BARATTE Gaston, Raoul, Octave

Par Gabriel Désert, Jean Quellien

Né le 18 septembre 1886 à Caen (Calvados), mort le 20 août 1944 à Bailleul (Orne) ; employé des télégraphes puis chef d’équipe aux PTT ; militant syndicaliste et communiste ; secrétaire de l’union départementale clandestine CGT du Calvados.

Gaston Baratte apparut dans la vie politique et syndicale caennaise à l’occasion des élections municipales de 1919 qui le virent se porter candidat sur la liste socialiste et ouvrière. Comme tous ses colistiers, il fut battu. L’année suivante, il était secrétaire du syndicat des ouvriers PTT et, en 1921, il appartenait à la CA de l’UD CGT tout en étant délégué à la rédaction du populaire normand. En 1923, secrétaire du syndicat des ouvriers des PTT affilié à la CGTU, il occupa ce poste jusqu’en 1927, au moins. Il fut par ailleurs secrétaire du Secours rouge dans le Calvados. En janvier 1921, son épouse (sans profession, née en 1885 à Fleury-sur-Orne dans le Calvados) avait été élue suppléante à la CE de la fédération du Parti communiste. Elle ne figurait plus à la commission exécutive élue en décembre de la même année. On trouve aussi un Baratte fils, secrétaire du syndicat du bâtiment, affilié à la CGTU, en 1925 et 1926.
Gaston Baratte participa, en avril 1934, à un meeting unitaire au cours duquel il qualifia de « trahison » l’attitude des leaders confédérés. En octobre 1935, il prit la parole lors d’une réunion du comité caennais du Rassemblement populaire puis devint secrétaire du syndicat du personnel des services techniques des PTT du Calvados, fondé en novembre et affilié à la CGT. Cependant, en décembre, au congrès de l’unité, il fut élu en tant qu’ex-unitaire, à la commission administrative de l’UD. En 1938, il cumulait les fonctions de secrétaire du syndicat des ouvriers des PTT, de membre de la commission administrative de l’UD réunifiée et de secrétaire de la commission des sports. Il devint secrétaire adjoint de l’UD en 1939. Dans les jours qui suivirent la signature du Pacte germano-soviétique, il fut exclu de la CA, en même temps que d’autres dirigeants membres du Parti communiste, à l’initiative personnelle de Marie Langlois*, secrétaire de l’UD.
Pendant l’Occupation, Baratte poursuivit ses activités militantes. Le 1er mai 1942, il figura parmi la centaine d’otages communistes ou juifs arrêtés par les Allemands à la suite d’un sabotage meurtrier contre un train de permissionnaires de la Wehrmacht non loin de Caen (Calvados), mais il fut remis en liberté dans les jours suivants en raison de son âge. En mai 1943, il recueillit à son domicile Joseph Étienne*, membre du triangle de direction du Parti communiste du Calvados, qui avait miraculeusement échappé aux Allemands, et l’aida à quitter la région pour se mettre à l’abri des poursuites. Baratte œuvra en 1943 à la réunification de la CGT dans le Calvados, tâche largement facilitée par le discrédit des anciens dirigeants, tels Marie Langlois* et Ludovic Zoretti*, passés à la collaboration dans les rangs du RNP. Il parvint ainsi à reconstituer clandestinement l’Union départementale, dont il devint le secrétaire général. Lors du débarquement des Alliés en Normandie, Gaston Baratte préféra fuir les combats autour de Caen et partit en exode avec sa famille. Mais il fut mortellement blessé par un bombardement alors qu’il s’était réfugié près de Trun (Orne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15620, notice BARATTE Gaston, Raoul, Octave par Gabriel Désert, Jean Quellien, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Gabriel Désert, Jean Quellien

SOURCES : Arch. Dép. Calvados, M 486, 502, 1583, 8308, 11 675. — Journaux : Le Populaire normand, Le Réveil des travailleurs50 000 adresses du Calvados. — Ginette Lemarchand, Le Front populaire à Caen, 1934-1936, DES, Caen, 1965. — Chantal Billy et Jean Quinette, Le mouvement ouvrier dans le Calvados, 1884-1922, Mémoire de maîtrise, Caen, 1971. — Jean Quellien, Résistance et sabotages en Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1992.

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