MARCELLIN Augustin, Marius [dit Lincemar, Marchadier [Dictionnaire des anarchistes]

Par René Bianco, Rolf Dupuy

Né le 11 juin 1872 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; employé ; conférencier anarchiste, accusé d’être mouchard.

Célibataire et employé, Augustin Marcellin dit Lincemar et Marchadier, possédait selon la police « une bonne instruction, des dons de parole et était intelligent ». En avril 1892 il fut impliqué avec Victor Louis pour un « vol de dynamite » mais bénéficia comme lui d’un non-lieu, l’affaire ayant été montée de toutes pièces. En juin suivant il fut condamné à 3 mois de prison pour « escroquerie ». Il parcourut ensuite la France et milita en particulier à Lyon et Grenoble avant de revenir à Marseille et Toulon où en avril et mai 1893 il donna quelques conférences.

Il fut arrêté à Brest le 26 février 1894 sous un faux nom. Il était venu de Toulon à Brest pour y donner des conférences anarchistes. Le 16 mars 1894, il fut condamné à 4 mois de prison pour vagabondage et le 4 avril sa peine fut réduite à 1 mois par la Cour d’Appel de Rennes.

La police le signala comme ayant une certaine activité dans les syndicats à Toulon aux cotés d’Alphonse Lauze* et, le 2 mai 1894, il fut condamné par la Cour d’Assises du Var à 10 mois de prison pour « excitation au meurtre et au pillage ».

A sa libération il revint à Marseille où il déploya une intense activité tout au long de l’année 1896, notamment à l’occasion des élections en avril et de la grève des ouvriers mouleurs-nettoyeurs en novembre où il prit la parole avec L. Gros et Imbert. Il avait également pris la parole au meeting tenu à la Bourse du Travail le 1er mai et donna plusieurs causeries sur des sujets divers, entre autres, le 4 juillet 1896, sur « l’émancipation de la femme ». Toutefois, en février 1897, Augustin Marcellin était dénoncé comme « mouchard » dans les colonnes du journal L’Agitateur (n°2, 18 février 1897) où l’on pouvait lire la note suivante : « Les camarades qui ont connu le sieur Auguste Marcellin, conférencier, poseur peu ferré, ne seront que très médiocrement surpris d’apprendre que ce triste sire n’est rien moins qu’un agent préfectoral sur lequel nos soupçons pesaient depuis quelques temps, et qui vient de se laisser prendre la main dans le sac au métier de délateur. Prière de ne pas manquer de lui faire la popularité qu’il mérite, gratuitement bien entendu. Signalement approximatif : taille 1m55 environ, prestance, trappu-bas de cul, brun d’épiderme, cheveux brun foncé avec une mèche blanche d’un diamètre de 0,002 au dessus du chapeau, coté droit derrière la tête ».

A. Marcellin disparut alors du mouvement local. Porté sur l’État Vert des anarchistes disparus jusqu’en 1904, il ne fut rayé des listes nationales que le 6 janvier 1909.

Exempté en 1892 pour hernie, il était réfractaire en septembre 1914. D’ailleurs sa recherche par la gendarmerie fut infructueuse.

Son père se nommait Jean, Joseph, Marius et était boulanger, sa mère Marie, Angélique Bondil (ménagère).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156244, notice MARCELLIN Augustin, Marius [dit Lincemar, Marchadier [Dictionnaire des anarchistes] par René Bianco, Rolf Dupuy, version mise en ligne le 9 mars 2014, dernière modification le 5 juillet 2022.

Par René Bianco, Rolf Dupuy

SOURCES : Arch. Dép. Marseille M6/3347 B, 3388, 3394, 3396, 3397, 3405, 3406, 4694 & 6346, 1R1123. — Arch. Mun. Aix 14U95 quinto. — Arch. Dép. Finistère, 22M (ancien classement). — R. Bianco, Le Mouvement anarchiste, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable