BARBÉ Gilbert, René, Gabriel

Par Jean Sagnes, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

Né le 6 janvier 1915 à Auch (Gers), mort en déportation le 16 novembre 1943 au camp de Struthof-Natzwiller (Bas-Rhin) ; ouvrier typographe ; syndicaliste (CGT), membre du secrétariat de la région Aude-Hérault du Parti communiste ; résistant.

Fils de Louis Barbé, employé à la Compagnie du Midi, et de Thérèse Abadie (fille d’agriculteur, frère cadet de Raymond Barbé, Gilbert Barbé avait le brevet d’études. Il exerçait le métier de typographe.

Barbé adhéra au Parti communiste à la fin de 1931, à l’âge de seize ans, et devint rapidement secrétaire de la cellule d’Auch. En 1933, il était secrétaire du rayon de Gers qui dépendait de la région bordelaise. Il fut licencié par son patron (imprimerie Bouquet) après les élections cantonales d’octobre 1934 et boycotté par les autres entreprises. Réduit au chômage, il vint dans l’Hérault, où se trouvait son frère, au début de 1936.

En 1937, il réussit à trouver un emploi à l’Imprimerie de la Presse, à Montpellier, dirigée par Noël Aversenq, et fut porté aussitôt à la tête du syndicat typographique de la ville. Membre du bureau du rayon de Montpellier en août 1936, il fut élu membre du bureau régional Aude-Hérault du PCF à la conférence de l’automne 1937. Secrétaire du rayon de Montpellier au début de 1938, il fut porté au secrétariat régional lors de la conférence régionale du 4 décembre 1938.

Malade, il avait été déclaré inapte au service militaire, aussi ne fut-il pas mobilisé lors de la déclaration de guerre d’août 1939.

Dès le mois de septembre 1939, il fut chargé de la direction de la région Aude-Hérault puis, à partir du mois de décembre, du secteur toulousain qui comprenait neuf départements. Il était connu alors sous le nom de « Gérard » puis de « Carlet ». Menacé de poursuites, il dut passer dans l’illégalité en janvier 1940 et, mit alors sur pied la Résistance communiste dans la région languedocienne.

A partir de janvier 1941, Barbé fut secrétaire interrégional du PCF à Toulouse. En octobre 1942 il devint adjoint technique auprès du PCF, et en février 1943 responsable de la propagande des FTPF en zone sud. D’autres sources indiquent qu’il a pris la direction des éditions communistes clandestines pour l’ensemble de la zone sud en décembre 1941. Il monta plusieurs imprimeries clandestines, à Toulouse, Montpellier et Lyon. Il participa aussi à l’imprimerie clandestine de la Roche-de-Glun, près de Tain-L’Hermitage, dirigée par André Anversenq.

Le 26 février 1943, il fut arrêté à Toulouse sur dénonciation, alors qu’il cherchait à monter une imprimerie clandestine. Torturé affreusement par la Gestapo, il ne parla pas et ses tortionnaires ne purent même pas obtenir qu’il leur livre son identité. Il fut ensuite transféré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) puis le 9 juillet 1943 au camp de Struthof-Natzwiller où il mourut le 16 novembre 1943, à l’âge de vingt-huit ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15632, notice BARBÉ Gilbert, René, Gabriel par Jean Sagnes, mis à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 25 mai 2021.

Par Jean Sagnes, mis à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : SHD GR 16 P 31489. - Le Travailleur du Sud-Ouest, 8 décembre 1934. — Le Travailleur du Languedoc, 1936-1939. — Lettre de son frère Raymond Barbé en date du 21 octobre 1974. — Les Communistes de l’Hérault dans la Résistance, s.d. — Témoignage d’Étienne Fabre de Béziers. - Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Deuxième Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 285-286.

ICONOGRAPHIE : Les Communistes..., op. cit. p. 7.

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