BROTHIER Désiré, François dit MOREL [Dictionnaire des anarchistes]

Lors du premier mai 1893, au cours duquel des manifestants dételèrent plusieurs tramways et où le drapeau rouge fut déployé, une bagarre se produisit entre les agents de la sûreté et le porteur du drapeau dont voulurent se saisir les agents. Brothier en lui portant secours asséna un violent coup de coude au gardien de la paix Berrot.

Peu après les attentats de la rue des Bons-Enfants et du bouillon Duval, des perquisitions furent ordonnées le 20 novembre 1893 au domicile de 102 militants lyonnais. Toutefois, Brothier avait pris la précaution de déménager sans laisser d’adresse connue. Il fut néanmoins retrouvé lors d’une nouvelle vaste opération policière les 1er et 2 janvier 1894. Au n°2 du chemin de la Favorite, des journaux, brochures, chansons furent saisis ainsi qu’un coup de poing américain sans pointes. En conséquence de quoi, il fut arrêté et libéré seulement le 19 janvier.

Perquisitionné encore le 19 (ou 20) février, puis le 9 août, ces opérations se soldèrent toutes deux par un résultat négatif. Brothier prit néanmois la peine de se plaindre de ces tracasseries.

À l’occasion du procès Caserio, Brothier fut inscrit sur une liste d’anarchistes à surveiller tout particulièrement.

Le 23 juillet 1894, l’anarchiste Nicolas Dhème déclara au commissaire spécial Pernel qu’il était l’objet d’un complot de la part de Désiré Brothier. Ceux-ci s’était associés dans une entreprise de contrebande d’alcool et Brothier envisageait – selon Dhème - de se débarrasser de son acolyte en lui faisant adresser des lettres compromettantes. Il peut toutefois s’agir de simples calomnies de la part de Dhème.