DÉBARD Marius Séraphin [Dictionnaire des anarchistes]

Lors des élections législatives de 1893 il fit, dans la 7ème circonscription de Lyon, acte de candidature abstentionniste. Il prit ainsi part, avec Pierre Desgranges* dans la 1ère circonscription, Louis Polo* et François Vitre* dans la 3ème circonscription, Hippolyte Dumortier* dans la 4ème, Alphonse Comberousse* dans la 5ème, Daniel Condom* et Claude Joly* dans la 7ème, Maurice Pierre Condom* dans la 9ème et Marius Blain* dans la 1ère circonscription de Villefranche, à une vaste campagne abstentionniste.

Peu après les attentats de la rue des Bons-Enfants et du bouillon Duval, des perquisitions furent ordonnées le 20 novembre 1893 au domicile de 102 militants lyonnais dont Marius Débard. Il fut de nouveau l’objet d’une perquisition, infructueuse, les 19 et 20 février suivants, puis encore le 6 juillet 1894. À son domicile, il fut trouvé cette fois-ci, quelques brochures et chansons anarchistes ainsi qu’un alphabet chiffré pour la correspondance codée.

Au début de 1894, tandis que Caserio* était en soin à l’hôpital de Sète, il reçut la visite de Débard qui était dans cette ville depuis quelques semaines avec une connaissance de l’italien. Il quitta toutefois rapidement le sud de la France pour regagner Lyon à la fin du mois de janvier. Fin mars, il tenta de se rendre à Genève en compagnie de Henri Victor Paris*. S’étant présentés à leur arrivée dans un poste de gendarmerie pour y demander l’adresse d’un hôtel, ils furent mis tous deux en état d’arrestation pour vagabondage et reconduits le lendemain à la frontière sans condamnations ni expulsion puis revinrent à Lyon.

À la suite de l’attentat de Caserio contre le président de la République, Débard fut arrêté.

Débard fut condamné le 27 septembre 1894 à 1 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour pour vagabondage. À sa sortie de prison, il partit à pied pour Vienne. Le 11 février 1895, il ne se présenta pas aux opérations du tirage au sort militaire.