Par Laurent Gallet
Né à Lyon le 7 février 1866 ; mécanicien ; anarchiste de Lyon.
Dumortier fut le délégué des mécaniciens de Lyon au 5e congrès de la fédération nationale des syndicats, tenu à Marseille du 19 au 23 septembre 1892. Le 21, il prit la parole en faveur de la grève générale immédiate devant aboutir à la suppression du prolétariat. Le lendemain, il s’opposa à l’adoption du principe de la représentation du prolétariat au sein des corps élus. Il fut dès lors fiché comme anarchiste à Lyon, où il résidait.
En 1893, actif au sein du journal L’Insurgé, il écrivit quelques articles et fit partie d’une commission de contrôle de la rédaction.
Peu après les attentats de la rue des Bons-Enfants et du bouillon Duval, des perquisitions furent ordonnées le 20 novembre 1893 au domicile de 102 militants lyonnais, dont Dumortier.
Il fut perquisitionné une nouvelle fois le 1er (ou le 2) janvier 1894, de nombreuses publications militantes furent saisies à son domicile tandis qu’il était en fuite.
Il semble avoir été arrêté le 20 février, puis de nouveau perquisitionné les 1er avril et 9 août suivant.
Dumortier fut considéré comme un orateur violent par la police et à ce titre, inscrit sur les listes d’anarchistes particulièrement dangereux à surveiller jusqu’à la révision de 1898. Il fut notamment nommé assesseur de la grande réunion publique (1200 personnes) de Sébastien Faure*, tenue le 29 août 1895, salle Laroche, 25 rue de l’Arquebuse.
Par Laurent Gallet
SOURCES : A.D.Rhône 4M311, 4M312, 4M318 — Compte rendu du 5e Congrès national des syndicats et groupes corporatifs ouvriers de France, Paris, Marcel Rivière, 1909.