GOZZOLI, Virgilio (dit Vir, Iconoclasta, etc.) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né à Pistoia (Italie) le 10 novembre 1886, mort le 24 août 1964. Ouvrier typographe ; mécanicien. Individualiste et antifasciste anarchiste.

Virgilio Gozzoli collabora dès 1913 aux journaux individualistes anarchistes italiens. En 1914 il était condamné à un mois de prison pour sa participation à la « semaine rouge ». Appelé sous les drapeaux en 1916, il fut réformé et écrivit de nombreux textes et pièces de théâtre à caractère social ou antimilitariste.

En avril 1919 il fonda la revue Iconoclasta. Il participa au mouvement d’occupation des usines et à la lutte contre la montée du fascisme.

En novembre 1922, il s’exila en France et collabora au Comité en faveur des victimes politiques organisé en mai 1923 par R. Schiavina à Paris. Il collaborait au journal La revendicazione fondé par Rasi* en juin 1923. A partir de mai 1924, avec U. Fedeli*, il publia une nouvelle série de sa revue Iconoclasta (Paris, au moins 7 numéros) et participa à la fondation de l’Œuvre internationale des éditions anarchistes. Il était alors membre avec U. Fedeli et T. Rasi de la rédaction de La Rivista Internazionale Anarchica (Paris 8 numéros de novembre 1924 à juillet 1925). Il prit également part à la dure polémique opposant dans les milieux libertaires italiens les partisans et adversaires d’une participation aux légions garibaldiennes et d’une expédition armée en Italie (en fait une provocation montée par l’agent fasciste Ricciotto Garibaldi).

Virgilio Gozzoli collabora également à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure* (dans laquelle il rédigea la notice Art) et au journal La Tempra (Paris, 11 numéros de juillet 1925 à novembre 1926). En juillet 1925 il s’installa à Courbevoie avec sa compagne Marguerite Guestini (née à Pistoia le 10 novembre 1893) et travailla comme mécanicien tout en installant une imprimerie à son domicile. En mai 1929 il publia avec Gigi Damiani le journal Fede (Paris, 12 numéros du 10 mai 1929 au 4 avril 1931). Le 3 juillet 1930 il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion mais parvint à obtenir un sursis. A la proclamation de la République en Espagne, il gagna Barcelone où il fit partie avec Bruzzi et Castellani du Bureau libertaire de correspondance. Fin 1932, il partit pour Bruxelles puis rentra clandestinement en France.

Il participa comme délégué au congrès tenu à Puteaux le 12 novembre 1933, où fut fondée la Fédération anarchiste des réfugiés italiens et son organe Lotte Sociali (Paris, 8 numéros de décembre 1933 à février 1935) dont il était membre de la rédaction. L’arrêté d’expulsion ayant été réactivé le 4 juin 1934, il serait, selon la police, parti en Espagne jusqu’en mars 1935. En mars 1935, dans le but de déclencher une campagne en faveur du droit d’asile, il se présentait spontanément à la préfecture de police avec entre autres Marzocchi, Perissino, Bonomini* et Tommasini. Les 1er-2 novembre 1935 il participa au congrès anarchiste italien de Sartrouville où fut fondé le Comité anarchiste d’action révolutionnaire.

Le 26 juillet 1936 il prit part à Paris à la réunion où était décidé l’envoi immédiat de compagnons en Espagne. Il allait alors assurer les liaisons entre Paris et Barcelone puis, à partir d’octobre 1936, entrer à la rédaction de Guerra di Classe (Barcelone, octobre 1936 à novembre 1937) dont il assura la direction après l’assassinat en mai 1937 par les staliniens de C. Berneri* et Barbieri. Il fut à la même époque, avec Celso Persici et D. Ludovici*, l’un des représentants de l’Union Syndicale Italienne (USI) au siège du comité régional catalan de la CNT-FAI.

En décembre 1937 il revint en France et participa à Marseille au congrès de fondation de l’Union Anarchiste Italienne et de son organe Il Momento (Paris, 4 numéros du 1er mai au 28 juin 1938) dont il fut nommé responsable avec L. Mastrodicasa*.

La situation empirant chaque jour pour les réfugiés, Gozzoli émigra aux Etats-Unis en novembre 1938 où il allait collaborer au journal Il Martello (1916-1940) de Carlo Tresca. En 1942 il était avec T. Rasi le responsable du mensuel antifasciste Chanteclair (New York, 18 numéros d’octobre 1942 à mars 1945). Pendant la guerre, il se rapprocha des positions de R. Rocker et accepta de soutenir les démocraties libérales préférables à la monstruosité du fascisme nazi. En 1958 il rentra à Pistoia et traduisit en italien le livre de Rocker Nationalisme et culture. Virgilio Gozzoli est décédé à Pistoia le 24 août 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156409, notice GOZZOLI, Virgilio (dit Vir, Iconoclasta, etc.) [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 5 mars 2014, dernière modification le 11 novembre 2017.

Par Rolf Dupuy

SOURCES : Dizionario biografico degli anarchici…, op. cit. (Notice de A. Ciampi & L. Di Lembo) — AD Gard 1M757 (Menées terroristes, liste du 16 avril 1937) — Défense de l’Homme, août/septembre 1964 — L. Bettini, Bibliografia…, op. cit.

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