KOTTELANNE Claude [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né le 17 décembre 1934 à Laon (Aisne), mort début juin 2017 à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) ; instituteur, correcteur, poète ; militant de la Fédération anarchiste.

Claude Kottelanne a été un collaborateur depuis les années 1950 du Monde Libertaire dont il fut l’un des administrateurs de 1964 à 1966, date à laquelle il quitta cette fonction ainsi que l’administration de la librairie Publico, local de la Fédération anarchiste.

Après avoir exercé divers métiers (manœuvre, veilleur de nuit, etc.), il devint correcteur d’abord en édition puis en presse à Paris. C’est au cassetin du journal L’Humanité qu’il fit la connaissance de l’écrivain ouvrier et libertaire Georges Navel. Une solide amitié naquit entre eux ainsi qu’une correspondance dont des extraits ont été publiés dans le n°14-15 du bulletin À Contretemps dédié à Navel.

Poète d’inspiration surréaliste, Claude Kottelanne, qui a participé à de nombreuses revues de poésie, est l’auteur de collages et a publié plusieurs recueils de poésies.

Le critique Eric Éliès disait à propos de Comment dire ce peu (Critiques libres) : "Recueil d’une grande densité, méditatif et contemplatif, bruissant d’une vie secrète". " Cette plaquette, qui mêle poèmes en vers libres et courts textes en prose, porte l’empreinte d’une écriture poétique qui est, à la fois, d’une grande sobriété formelle et d’une grande richesse d’images métaphoriques aux accents surréalistes. Ignorant tout de Claude Kottelanne (décédé en 2017), j’ai découvert sur internet qu’il fut très engagé comme militant libertaire et anarchiste, ce qui ne se ressent pas à la lecture de ces poèmes dont l’écriture très maîtrisée se nourrit d’un rapport intime à la nature, sans évocation d’un combat politique ou même d’aucune revendication sociale. Peut-être comme chez ces « hommes doubles » qu’évoquèrent Aragon et Pasternak, la poésie fut pour Claude Kottelanne le moyen d’expérimenter, pour soi-même, à l’écart des foules, les nuances subtiles d’un rapport au monde que les vociférations bruyantes de la lutte politique ne pouvaient pas exprimer. En effet, à rebours du militantisme, cette poésie semble hantée de contemplation et de solitude. « Ce peu » qu’évoque le titre, est à la fois un presque rien et l’essence de tout ce qui importe aux natures contemplatives : le poids d’une disparition et d’un silence né de l’absence, l’évanescence de l’instant, la présence muette de la nature et des choses élémentaires (une fleur, la mer, un oiseau, le ciel, un arbre…), la sérénité de la pluie, l’émoi né du désir ou du rêve…"

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156429, notice KOTTELANNE Claude [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 26 février 2014, dernière modification le 19 juillet 2021.

Par Rolf Dupuy

ŒUVRE : Le mauvais sang (1965) ; Le chien de garde (1966) ; Comment dire ce peu (1968) ; Ici et maintenant (1971) ; Loquèle (1975) ; La nuit au jour (1994) ; L’apprentissage de l’ombre (1994) ; Sous une ombrelle de paille (1995) ; Aux yeux de qui ne sait pas (1997) ; Le Feu de l’Origan (1997) ; Si j’avais oublié quelque chose (1999) ; La Jardinière du Mississippi, Claude et Huguette Kottelanne, 2006 ; Car je suis le premier homme, La Porte, 2011.

SOURCES : Y. Blondeau, Le syndicat des correcteurs…, op. cit. — R. Bianco « Un siècle de presse… », op. cit. — À contretemps, Paris, n°14-15, 2003 (G. Navel). — Freddy Gomez, « À Claude Kottelanne, l’ami disparu », Entre nous, n° 53, janvier 2018. — [https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/59436].

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