Par Jean Maitron, notice complétée par Thierry Bertrand
Né le 14 octobre 1886 au Mans (Sarthe), mort le 6 janvier 1975 à Paris (14e arr.) ; correcteur ; anarchiste individualiste puis membre du Parti communiste.
Quand vint la Première Guerre mondiale, Marcel Say fut mobilisé comme sergent dans une section de Commis Ouvriers militaires d’Administration (C.O.A.).
Il habitait 10, rue de Paris à Vincennes (Val-de-Marne) puis, dès le 8 juillet 1919, au 15, rue de la Grande Chaumière à Paris (6e arrondissement). Il vivait alors maritalement, dès le 13 mars 1920, avec Marie-Louise Bavadet-Lagarigue, née à Cahors (Lot) en 1886.
De 1919 à 1920 il fut le directeur, en collaboration avec André Colomer*, de l’« Organe de l’individualisme héroïque » L’Action d’Art. Ce journal était celui de l’ancien groupe anarchiste Le Foyer d’Action d’Art dont le siège était au 47, rue de la Gaîté.
Mais, suite à des désaccords entre les deux directeurs, Say quitta Colomer et rejoignit Jourd’heuil* pour faire reparaître la revue La Veilleuse qui se voulait l’organe de l’individualisme intégral.
En 1920 il était correcteur à l’imprimerie du Journal Officiel, quai Voltaire à Paris.
Say collabora à plusieurs journaux (Journal du Peuple, Le Libertaire, Le Pal, journal pamphlétaire de René Edme) et était membre des Amis de la Mêlée et de la Ghilde.
Défenseur ardent des idées anarchistes, il prit la parole à divers reprises dans des réunions. Ainsi le 18 janvier 1920, lors d’une réunion organisée par l’Action d’Art, il se déclara partisan de la motion du Comité de la IIIe Internationale. Il affirma, également, que le plus important était de faire la révolution.
Dans une réunion organisée par les Amis de la Mêlée, de l’Action et de l’Action d’Art le 14 février 1920 à Paris, il expliqua qu’il « faudrait que l’Individualisme s’introduise dans les syndicats pour réclamer l’application intégrale de la journée de huit heures. » Il alla jusqu’à « demander la journée de 4 heures [pour] que tout le monde aille à l’atelier ». Ainsi il préconisait la Paresse et recommandait aux individualistes de ne travailler que quand il leur plaisait.
La police notait en 1920 qu’il recevait à son domicile de « très nombreuses visites et un volumineux courrier ».
Say fut candidat communiste aux élections législatives de 1928 dans la première circonscription des Sables-d’Olonne (Vendée). Il y obtint 1,10 % des suffrages exprimés.
Il fut rédacteur à la rubrique « Grande information » de l’Humanité jusqu’à son licenciement le 2 septembre 1929 pour « inapplication de la ligne politique ». Il rejoignit le Parti ouvrier et paysan et fut secrétaire de rédaction de Ça ira en 1930. La même année, il prit la parole dans une réunion publique du POP à Saint-Denis (Seine).
Par Jean Maitron, notice complétée par Thierry Bertrand
SOURCES : Arch. Fontainebleau – Arch. Nat. F7/13165. — Arch. PPo. Ba/1715. — Arch. Dép. Vendée, 3 M 239.