Par Guillaume Davranche
Né le 11 mai 1884 à Paris (IXe arr.), « mort pour la France » le 20 mai 1915 à Aubigny (Pas-de-Calais) ; homme de théâtre ; libertaire.
Comédien, Henri Antoine était le fils d’André Antoine (1857-1943), fondateur du Théâtre-Libre et du Théâtre-Antoine, considéré comme l’inventeur de la mise en scène moderne, et directeur du théâtre de l’Odéon, à Paris, de 1906 à 1914.
En 1908, Henri Antoine conçut le projet d’un « Théâtre ambulant de la banlieue », mobile et démontable, qui devait aller jouer des « œuvres nouvelles soigneusement interprétées par de bons comédiens ». Il en fit passer l’annonce dans la revue artistique La Rampe. Il habitait alors 50, rue Camat, à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne).
Il semble que ce projet n’aboutit qu’en janvier 1912, quand, avec Émile Guichard, il fut un des fondateurs du Théâtre du peuple.
À l’issue d’une réunion tenue le 25 janvier 1912, fut créé, sous forme coopérative, le Cercle des Amis du Théâtre du peuple. On trouvait, dans le comité d’initiative, L. de Saumanes (secrétaire), Henri Antoine (trésorier), Maurice Bouchor, Vigné d’Octon, P. Campana, A. Bourgoint, Maria Vérone, René de Marmande, Pierre Moranne, Ch. Duffart, A. Traversi et Émile Kress. Le Cercle fut domicilié au 128, avenue Philippe-Auguste, à Paris 11e.
Le Théâtre du peuple voulait « sans grands frais, à des prix accessibles au peuple, donner en des salles de quartier, de banlieue, de province, des pièces d’un art simple, large, agitant les grands problèmes de l’humanité et de l’heure présente » (Le Libertaire du 3 février 1912).
En juin 1912, Henri Antoine était membre du Syndicat des auteurs et gens de lettres.
En novembre 1913, à l’initiative du Comité féminin (voir Thérèse Taugourdeau), il donnait des cours de diction et de théâtre pour former des oratrices et des comédiennes capables de jouer des « pièces à thème » dans les fêtes militantes.
Par Guillaume Davranche
SOURCES : La Rampe du 6 septembre 1908 — Le Libertaire du 3 février, du 1er juin 1912, et du 1er novembre 1913 — André Salmon, Souvenirs sans fin, Gallimard, 2004 — SGA/ministère de la Défense — Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914), L’Insomniaque/Libertalia, 2014.