NICOLINI Paul, Marie [Dictionnaire des anarchistes]

Par Jacques Girault, notice adaptée par Guillaume Davranche

Né le 19 septembre 1886 à Toulon (Var), mort le 27 octobre 1963 à Toulon ; ouvrier de l’arsenal maritime ; syndicaliste et anarchiste, puis communiste.

D’origine corse, son père, forgeron à l’arsenal maritime, habitait le quartier Siblas. Admis comme apprenti à l’arsenal le 2 septembre 1901, Paul Nicolini travaillait à l’atelier des machines (Direction des constructions navales).

Surveillé comme anarchiste, il fréquenta le groupe de la Jeunesse libre (voir Antoine Bertrand) et effectua son service militaire à Bastia (Corse) dans l’Infanterie d’octobre 1907 à octobre 1909.

Dans le courant de 1916, les anarchistes firent de la propagande pacifiste parmi les ouvriers de l’arsenal, faisant circuler le journal de Sébastien Faure*, Ce qu’il faut dire, ainsi que des brochures antimilitaristes. Cette activité provoqua une enquête policière. Le 8 décembre, la police perquisitionna le local de la Jeunesse libre et y saisit du matériel. Antoine Bertrand*, Joseph Chandre*, Paul Nicolini et Toussaint Flandrin* furent arrêtés. Louis Farsac*, laissé en liberté provisoire, fut inculpé. Le 12 février 1917, le 1er Tribunal maritime rendit un non-lieu. Cela n’empêcha pas l’arsenal de révoquer les quatre militants pour « propagande antimilitariste ». Leur sursis d’appel fut annulé, et ils furent envoyés au régiment.
Paul Nicolini resta au front dans la DCA du 5 mars 1917 au 11 novembre 1918. Réadmis à l’arsenal, le 1er décembre 1918, il ne reprit officiellement son emploi qu’après sa démobilisation en Allemagne, le 16 mars 1919.

Au sein du syndicat des ouvriers de l’arsenal, la minorité révolutionnaire ne cessait de progresser. Enfin, aux élections du 10 juillet 1919, elle obtint la majorité au conseil d’administration (CA) et le bureau réformiste fut renversé.

Elu suppléant au CA le 25 avril 1919, Paul Nicolini entra au CA le 10 juillet 1919 et devint secrétaire adjoint du syndicat le 16 août.

En septembre, Toussaint Flandrin devant participer au congrès de la Fédération de la Marine, il arriva en deuxième position lors du référendum organisé pour choisir le délégué au congrès confédéral de la CGT. Mandaté pour y voter contre le rapport moral, il ne put finalement s’y rendre.

En 1920, il signa la plupart des communiqués de presse du syndicat et présida plusieurs meetings. Réélu au CA le 12 mars 1920, il fut un des dirigeants de la grève de mai à l’arsenal (voir Toussaint Flandrin), ce qui lui valut d’être révoqué.
Habitant la basse ville, Paul Nicolini participa à toutes les actions des révoqués. Le 20 août, avec d’autres révoqués, il fut embauché par le Consortium des ports de l’ouest pour le transfert de cercueils de soldats américains. Avec d’autres, comme Toussaint Flandrin, il fut cependant licencié le 16 octobre. Une campagne de presse dénonça cette mesure.

Comme les autres révoqués, il continuait cependant à militer dans les rangs du syndicat des ouvriers de l’arsenal. Le 22 novembre 1920, quand Flandrin devint secrétaire de l’union départementale CGT du Var, il le remplaça comme secrétaire du syndicat.

En octobre 1920, il fut délégué suppléant (minoritaire) au congrès confédéral CGT à Orléans.

Par la suite, Paul Nicolini adhéra au Parti communiste et fut un des principaux responsables de la CGTU dans le Var. Pour la suite de son itinéraire, consulter le Maitron-en-ligne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156597, notice NICOLINI Paul, Marie [Dictionnaire des anarchistes] par Jacques Girault, notice adaptée par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 2 mars 2014, dernière modification le 4 mai 2014.

Par Jacques Girault, notice adaptée par Guillaume Davranche

SOURCES : Arch. Nat. F7/12948, 13021, 13096, 13097, 13107, 13118, 13164-65, 13643-44. — Arch. Dép. Var, 2 M 6 25, 7 35 4, 4 M 43, 46, 47, 48, 49 4 3, 53, 54, 56 7, 57 8, 59 2, 59 4 1, 4, 7 M 12 2, 16 M 38, 3 Z 2 14, 4 22, 23, 24, 3 Z 4 29, 30, Cabinet 600, 864. — Arch. Troisième Région maritime, 2 A1 2052, A4 12, 19, dossier individuel, registre des matricules. — Bibliothèque marxiste de Paris, microfilms n° 122 et 186. — Presse locale. — Renseignements fournis par J. Masse et J.-M. Guillon.

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