Par Claude Pennetier
Né le 2 mai 1882 à Bordeaux (Gironde), ouvrier monteur électricien, syndicaliste.
Fils naturel de Anne Daguerre, lisseuse, Edmond Daguerre habitait à la veille de la Première Guerre mondiale, 246, rue Saint-Denis à Paris. Il était alors secrétaire du syndicat des ouvriers monteurs électriciens de la Seine. Il fut mobilisé en 1914 et en 1916, il appartenait à la 24e section du COA au camp de Saint-Maur. Daguerre fut détaché aux Établissements militaires de Bourges (Cher) en 1917, et devint rapidement le délégué pour la fonderie de canons du syndicat des métallurgistes de Bourges. En octobre, il représentait cette organisation au comité intersyndical du Centre, de tendance minoritaire. Son accession au secrétariat adjoint du syndicat, en janvier 1918, correspondit à un durcissement de la base qui réclamait la grève pour imposer la paix. À l’assemblée générale du 19 janvier, Daguerre tenta de calmer l’ardeur des militants : « Il n’y a aucun doute, le mouvement aura lieu, mais nous aurons tracé un schéma de marche » (Arch. Dép. Cher, 25 M 48). À l’assemblée suivante, il déclara : « Nous seuls, les ouvriers, sommes capables de faire une paix durable, c’est-à-dire une paix internationale ouvrière et non une paix capitaliste » (rapport 11 février 1918, Arch. Nat. F7/13358). E. Daguerre joua un rôle actif dans les grèves de mai à l’issue desquelles il fut muté au 85e régiment d’Infanterie de Cosne (Nièvre).
Il était à nouveau secrétaire du syndicat des monteurs électriciens de Paris en 1919. Il partageait les positions de G. Verdier en 1921. Après avoir milité à la Fédération unitaire des Métaux (CGTU), Daguerre, qui était secrétaire de la section syndicale de la Maison Chausson en 1923, suivit les partisans de l’autonomie. En février 1924, il appartenait à la commission exécutive du syndicat autonome des métallurgistes de la Seine avec Guigui, Hutin, Lemoine, Mons et Wilfart. Il repartit à Bordeaux, sa commune natale, où en 1925, il militait activement au syndicat autonome des électriciens de cette ville. Il était alors le secrétaire de l’Union des syndicats autonomes de Gironde et collaborait au Libertaire.
Il s’était marié le 15 juillet 1909 à Paris (Xe arr.) avec Marie Octavie Marceau.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/12988, F7/13053, F7/13356, F7/13358, F7/13717, F7/13777, rapport du 14 mars 1923, F7/13778, rapport du 3 février 1924. — Arch. Dép. Cher, 25 M 48. — Cl. Pennetier, thèse, op. cit. — Notice de Cl. Pennetier, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, op. cit. — Libertaire, année 1925. — Note de Rolf Dupuy. — État civil.