Par Marianne Enckell
Né le 13 mai 1872 à Paris (10e arr.), mort en 1932. Journaliste, poète, peintre, rédacteur de revues anarchistes.
André Ibels (qui signait souvent Andhré) naquit semble-t-il d’une mère d’origine espagnole et d’un père d’origine écossaise, selon Han Ryner*. Son père était industriel. A la mort de sa mère, il fut placé en pension puis envoyé en Allemagne chez les Frères moraves, ce qui l’éloigna vite de la religion.
Il fonda avec Charles Chatel* la Revue anarchiste (8 numéros en 1893) où il publia des textes littéraires sous le pseudonyme de Roy Lear. Il dirigea ensuite le Courrier social illustré (4 numéros en 1894), qui publia notamment des dessins de son frère Henri (H.-G.) et des extraits d’écrivains de l’époque.
Il écrivit ses souvenirs anarchistes pour la revue L’Aube (n° 4, juin 1897), racontant comment, parce qu’il n’avait pas été accusé lors du procès des Trente (voir Elisée Bastard), il fut soupçonné d’être de la police.
Il publia jusqu’à la fin du 19e siècle plusieurs volumes de vers ainsi qu’un roman symboliste historique. Par la suite, il mena de nombreuses campagnes dans des journaux, contre la « traite des chanteuses », contre l’Assistance publique (« Les Voleurs des Pauvres », 1906), sur des questions de santé publique, contre la prostitution dans les cabarets.
Il fut aussi peintre et auteur érotique.
Son frère Henri Gabriel, né le 30 novembre 1867, illustra plusieurs publications anarchistes.
Par Marianne Enckell
SOURCES : Caroline Granier, Les briseurs de formules, Ressouvenance, 2008 — Han Ryner, André Ibels, Esquisse d’un "Endehors" à l’aube du XXe siècle, 1927 (en ligne sur wikisource) — René Bianco, Un siècle de presse…, op. cit. — État civil