MASCII Giuseppe (Joseph) [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né le 22 mars 1897 à Pistoia (Italie), mort le 11 septembre 1973 à Bezons. Peintre décorateur. Anarchiste.

Abandonné par son père et élevé par sa mère, Giuseppe Mascii, qui n’avait fréquenté que l’école élémentaire, dut commencer à travailler très tôt comme ouvrier vernisseur et peintre décorateur. Il fut signalé une première fois par la police en juin 1912 pour s’être abonné au journal antimilitariste Rompete le righe (Gênes). Bien que considéré comme « non dangereux », il fut dès lors soumis à une surveillance policière. Appelé sous les drapeaux après l’entrée en guerre de l’Italie, il déserta et le 8 avril 1918 fut condamné à 6 ans et 6 mois d’emprisonnement par le tribunal militaire de Milan. Libéré par l’amnistie de 1919, il reprit ses activités militantes.

En septembre 1931, sous le prétexte de visiter l’exposition coloniale, il obtint un visa d’un mois pour aller en France et s’installa à Bezons (Val d’Oise) avec sa compagne Olga Spaggiari et leurs deux enfants. En France il retrouva de nombreux compagnons exilés dont Virgilio Gozzoli*, Angelo Damonti, Clodoveo Bonora, Marcello Bianconi et Ferrucio Gori et participa aux diverses activités menées par l’exil. Le 26 juin 1936, il participait aux côtés entre autres d’Umberto Marzocchi*, Italo Ragni, Lorenzo Gamba* et Angiolo Bruschi à une réunion en faveur du droit d’asile.

Dès le début du soulèvement franquiste en juillet 1936, il partit pour l’Espagne avec C. Berneri* et Enzo Fantozzi et à son arrivée à Barcelone s’enrôla dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Il participa le 28 août aux combats du Monte Pelato. Suite à une pneumonie, il fut hospitalisé en octobre au sanatorium du Tibidabo à Barcelone, puis, à la fin de l’année regagna la France où il reprit son militantisme. Le 15 février 1937, il participa à une réunion antifasciste au siège de la Ligue italienne des droits de l’homme (LIDU) avec Carlo Rosselli, Francesco Fortini « Cavallini », Victor Basch, etc. En mars il écrivit à Enzo Fantozzi qui s’occupait à Port Bou des services frontaliers pour lui faire part de son intention de revenir en Espagne. Les évènements de mai 1937 et l’assasinat de Berneri et de nombreux autres compagnons par les staliniens le firent sans doute changer d’avis. L’année suivante, grace à l’intervention de la LIDU, il échappait à une expulsion de France.

En 1942 il était toujours à Bezons et selon la police « professait toujours des idées libertaires ». Est-ce à cette époque ou plus tard (1948) qu’il émigra au Vénézuela ? En 1950, après avoir contracté une tuberculose, il revint en France à Bezons et reprit ses activités libertaires. Membre du Groupe des amis d’E. Armand* – il participa à la traduction italienne de son ouvrage Initiation individualiste anarchiste, préfacé par Ugo Fedeli*, et avait entretenu une importante correspondance avec lui jusquà son décès en 1962 – et du Groupe des Amis de Han Ryner* dont il traduisit Crépuscule d’Elisée Reclus, il collabora dans les années 1950 aux numéros uniques publiés à Livourne par Renzo Izzi et le groupe Senza Limiti ainsi qu’au journal L’Unique d’E. Armand. Puis dans les années 1960 il donna plusieurs articles et études à L’Adunata dei Refrattari (New York) et à L’Internazionale (Ancône) et de nombreuses traductions de textes d’E. Armand, Sébastien Faure*, Reclus*, Han Ryner, Victor Méric*, etc. Il signait la plupart de ses articles ou traductions Joseph Mascii et Beppe del Cenciao. Il collabora également à la revue Volontà de 1960 à 1968.

Opposé au pacte associatif adopté par la Fédération Anarchiste Italienne en 1965, il défendait une conception « antiorganisationnelle et absolument antiautoritaire » de l’anarchisme.

Joseph Mascii est mort à Bezons le 11 septembre 1973 et fit don de son corps à la médecine. Un fonds Mascii est déposé à la bibliothèque Borghi de Castelbolognese.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156782, notice MASCII Giuseppe (Joseph) [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 23 février 2014, dernière modification le 11 novembre 2017.

Par Rolf Dupuy

SOURCES : Le Monde Libertaire, janvier 1974 (nécrologie d’Ildefonso Gonzalez) — Frente Libertario, novembre 1973 — Dizionario biografico degli anarchici…, op. cit. (Notice de F. Bucci, G. Landi, M. Lenzerini & A. Tozzi) — R. Bianco. « Un siècle de presse… », op. cit. — L’Internazionale, 15 octobre 1973 (nécrologie d’Ildefonso Gonzalez).

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