RASI Tintino, Persio [Dictionnaire des anarchistes]

Par Rolf Dupuy

Né à Arcola (La Spezia) le 15 septembre 1893, mort à Philadelphie (USA) le 8 juillet 1963. Employé des postes. Militant anarchiste en Italie et en France.

Après des études élémentaires, Tintino Rasi travailla à la poste et adhéra, encore très jeune, au mouvement anarchiste. En 1914 il était facteur à Gênes et était fiché comme anarchiste « convenablement surveillé ». Participant aux activités du mouvement, prenant la parole dans les diverses réunions et collaborant à la presse, notamment à Il Libertario, il fut muté en 1917 à Iglesias en Sardaigne où il continua son militantisme.

Appelé sous les drapeaux, il fut réformé en novembre 1918. Revenu à Arcola (La Spezia) en mars 1919, il allait participer pendant toute la période du Biennio Rosso aux luttes ouvrières et organiser un grand nombre de réunions et conférences.

Etroitement surveillé par la police qui, début 1923, perdait sa trace, il émigra en avril 1923 avec sa compagne Ave Fossati et leur fille Superna Rasi* en France, d’abord à Nice puis en région parisienne. Il y fut le directeur de nombreuses feuilles de l’exil libertaire italien dont La Rivendicazione (Paris, 1923-1925, 43 numéros et 2 supléments) dont le gérant était Emile Louis Soustelle*, Polemiche Nostre (Puteaux, numéro unique du 1er novembre 1925) où il polémiquait durement avec les compagnons engagés dans la Légion garibaldienne de Ricciotti Garibaldi (dont on apprendra plus tard qu’il était un infiltré de la police politique), La Quale (Paris, numéro unique du 20 mars 1926), Veglia (Paris). Il fut également rédacteur de la partie italienne de La Revue Internationale Anarchiste (Paris, 1924-1925) avec U. Fedeli* et V. Gozzoli*, puis avec les mêmes de La Tempra (Paris, 1925-1926, 17 numéros). Sous le pseudonyme de Gold O’Bay il collabora également à Il Commento (Londres, 1924, au moins 5 numéros) où il avait réclamé « le droit à se défendre et à tuer les fascistes ».

Au début des années 1930, on perdit sa trace – il vécut en Belgique et aux États-Unis d’où, sous le pseudonyme de Tatiano, il collaborait à L’Adunata dei Refrattari – avant qu’il ne reparaisse en 1935 à Saint-Michel-sur-Orge. Les 20-21 juin 1936 il participait à Paris à la Conférence internationale pour le droit d’asile à laquelle prirent entre autres part Sébastien Faure*, C. Berneri*, Gilioli, Marzocchi, Mastrodicasa*, et d’autres. Dès le début de la guerre civile en Espagne il fit partie du Comité parisien d’aide à l’Espagne où, selon sa compagne et leur fille, il ne se rendit jamais.

Constemment surveillé par les agents de la police fasciste, souvent arrêté, il parvint en 1938 à émigrer aux Etats-Unis où il s’installa à Philadelphie. Sous le pseudonyme de Carlo Carli il y collabora pendant la guerre à la revue antifasciste Chanteclair (New York, 1942-1945, 18 numéros) dont il fut l’un des rédacteurs avec V. Gozzoli. Il y prit position en faveur d’un appui nécessaire à la guerre menée par les alliés contre le fascisme.

Tintino Rasi est décédé à Phildalphie le 8 juillet 1963. Ses pseudonymes principaux furent Auro D’Arcola, Gold O’ Bay, Carlo Carli.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156827, notice RASI Tintino, Persio [Dictionnaire des anarchistes] par Rolf Dupuy, version mise en ligne le 23 février 2014, dernière modification le 25 janvier 2019.

Par Rolf Dupuy

SOURCES : Dizionario biografico degli anarchici…, op. cit. (Notice de A. Ciampi & G. Barroero) — C. Silingardi, Rivoluzio Gilioli…, op. cit. — L. Bettini, Bibliografia…, op. cit. — Informations transmises par son petit-fils (novembre 2009)

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