VALENTIN Frédéric, Gabriel [Dictionnaire des anarchistes]

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy, Dominique Petit

Né le 16 novembre 1895 à Cavaillon (Vaucluse), mort le 1er janvier 1973 à Paris (Xe arr.) ; mécanicien, menuisier ; anarchiste.

Gabriel Valentin, qui selon les sources était menuisier ou ouvrier métallurgiste, fut arrêté à Marseille le dimanche 23 octobre 1921 lors d’une manifestation interdite en faveur de Sacco et Vanzetti devant le Consulat américain. Valentin avait insulté un commissaire de police, blessé un agent au poignet lors de son arrestation et avait été trouvé porteur d’un revolver chargé. Inculpé "d’outrages à magistrat, de violences et rébellion à agents et de port d’armes", Gabriel Valentin fut condamné le lendemain à 100fr. d’amende. Mayoux, qui était le secrétaire de l’UD-CGT, craignant qu’il ne fut condamné à plusieurs mois de prison, avait demandé au Préfet qu’il soit placé au régime politique.
Gabriel Valentin avait été signalé en décembre 1925, par la Sûreté générale comme fréquentant les milieux anarchistes de Nice (Alpes-Maritimes) où il résidait notamment au Foyer Végétalien.
Avec sa maîtresse, Lucie Huberty, ils habitèrent Villa Tamaris, rue Marcilly à La Seyne (Var)
Dès son arrivée à Paris, fin 1925, Valentin avait adhéré à la Fédération parisienne de l’Union anarchiste.
Le 7 juin 1931, Gabriel Valentin avait assisté au congrès de la Fédération anarchiste de la région parisienne, qui avait eut lieu au café de l’Abbaye, Grande rue à Carrières-sur-Seine (Yvelines), au cours duquel Lucie Huberty, qui représentait les groupes anarchistes des Ve, VIe et XVIIIe arrondissements, avait été désignée comme secrétaire de cette Fédération.
A partir du 27 novembre 1931, il écrivit plusieurs articles dans le Libertaire, jusqu’au 25 mars 1932 où sa collaboration semblait cesser.
Le 28 décembre 1932, il avait pris part à la fête organisée salle du Grand Orient, rue Cadet (IXe arr.) au bénéfice du Libertaire.
Le 12 février 1934, Gabriel Valentin et Lucie Huberty étaient arrêtés boulevard Voltaire (XIe arr.), par la police municipale, Valentin, pour port d’armes prohibées et outrages à agents. Envoyé au Dépôt, il comparaissait le 19 février 1934 devant la 16e chambre correctionnelle qui le condamnait à 6 jours de prison.
Au cours des années 1934 et 1935, il avait collaboré au Combat syndicaliste, organe de la CGT-SR.
Depuis 1934, ils étaient domiciliés 1 rue Bonnet à Paris (XVIIIe arr.), puis 15 rue Marie et Louise (Xe arr.). Menuisier de son état, Valentin qui était d’une santé fragile, travaillait de façon intermittente pour le compte de particuliers. Louise Huberty effectuait des travaux de couture dans son quartier.
Tous deux étaient inscrits sur la liste des militants anarchistes de la Seine dont le domicile était soumis à vérification mensuelle.
Le 20 février1937, il était nommé trésorier du Syndicat Unique du Bâtiment (SUB de la CGT-SR) de la Seine dont le secrétaire était Henri Maurer.
Il collaborait à La Voix Libertaire, l’organe de l’AFA.
Le 21 octobre 1939, il avait été arrêté pour détention d’un faux livret militaire et il avait été inculpé le 8 août (ou en avril) 1940 de provocation de militaires à la désobéissance, par le juge d’instruction du Tribunal militaire de Marseille (Bouches-du-Rhône). Mais cette affaire n’eut pas de suite judiciaire.
Au début de la guerre, Valentin s’était rendu dans la région de Montpellier, pour y faire les vendanges. Ayant été mobilisé à Avignon, il serait revenu à Paris, en permission de 6 jours en avril ou mai 1940.
Durant l’occupation Gabriel Valentin avait résidé peu de temps à son domicile parisien. Son passage avait été signalé à Marseille et Avignon.
Le 8 octobre 1943, il avait souscrit à Avignon un contrat de travail pour l’Allemagne et un passeport de travailleur lui avait été établi le 2 décembre 1943 (n°331.101). Il était revenu en France le 21 novembre 1945.
En 1946 son domicile figurait toujours sur la liste des domiciles à surveiller. En mai 1946, Gabriel Valentin et Louise Huberty avaient versé 20 francs à la souscription nationale ouverte par la nouvelle CNT, pour la reprise de l’action syndicaliste révolutionnaire.
Il s’était marié le 18 octobre 1947 à Paris (Xe arr.) avec Lucie Huberty. Ils n’avaient pas d’enfants.
Bien que demeurant attaché aux doctrines libertaire, le couple n’avait repris aucune activité marquante au sein du mouvement anarchiste depuis la Libération. Il ne recevaient plus ni journaux, ni brochures.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156853, notice VALENTIN Frédéric, Gabriel [Dictionnaire des anarchistes] par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy, Dominique Petit, version mise en ligne le 17 février 2015, dernière modification le 9 décembre 2021.

Par Thierry Bertrand, Rolf Dupuy, Dominique Petit

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône. — R. Bianco, Un siècle de presse anarchiste..., op. cit. Défense de l’homme, février 1973. — Arch. Préf. Police Paris, 77 W 1387 (informations transmises par Gilles Morin). — État civil.

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