DELOISON Maurice, Auguste [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 22 septembre 1896 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; syndicaliste cheminot et dirigeant communiste du Pas-de-Calais ; en mission en Algérie assurant les liaisons en 1942-1943 entre les dirigeants du PCF et du PCA emprisonnés à Alger, puis participant à la réorganisation syndicale.

Plombier au dépôt de la Compagnie des chemins de fer du Nord à Avion (Pas-de-Calais), militant communiste, Maurice Deloison est devenu secrétaire du syndicat CGTU des cheminots d’Avion à la veille de la réunification syndicale de 1934. Il est délégué au congrès de la CGTU de 1935 puis à ceux de la CGT en 1936 et 1938 ; c’est à l’occasion de ces congrès qu’il noue des relations avec les syndicalistes communistes algériens dont Amar Ouzegane*. M.Deloison est à la tête du syndicat unique des cheminots de Lens et ses environs qui regroupe 450 ex-unitaires et 240 ex-confédérés, et il en est le secrétaire jusqu’en 1939. Élu adjoint au maire de Sallaumines aux municipales de 1935, il connaît une rapide ascension au sein du PCF qui le porte au bureau de la Région communiste du Pas-de-Calais, en 1939.

Affecté spécial SNCF, à l’entrée en guerre, M. Deloison aurait été arrêté dès novembre-décembre 1939 puis relâché. Il entre immédiatement dans la clandestinité et s’emploie à reconstituer le PCF clandestin dans le bassin minier du Pas-de-Calais ; il est ainsi l’un des organisateurs de la Résistance communiste, membre du bureau régional du Nord (1939-1940), responsable du Nord (1940-1942).

En 1941, il est chargé de reconstituer le parti dans les Ardennes. Arrêté à Joigny-sur-Meuse (Ardennes), condamné le 13 septembre 1941 par la Section spéciale de Nancy à sept ans de travaux forcés pour « menées communistes », il s’évade de la maison d’arrêt de Nancy dans la nuit du 16 au 17 octobre 1941. Le dirigeant communiste Auguste Lecoeur, responsable de la Résistance dans le Nord, lui aurait alors confié la responsabiité de l’interrégion Est en 1942, ce qui était extrêmement risqué.

Peut-être pour l’abriter, en tout cas en accord avec la direction du PCF clandestin, Maurice Deloison gagne Alger où il assure les contacts entre dirigeants communistes, tant du PCF que du PCA, emprisonnés à Maison Carrée (El Harrach) et qui ne seront libérés qu’au printemps 1943 bien après le débarquement allié en Afrique du Nord du 8 novembre 1942. Alors que le pouvoir français bascule du général Giraud au général De Gaulle, M. Deloison prend part à la réorganisation à Alger du PCF et du PCA et plus encore, semble-t-il, à la reprise de l’action syndicale de la CGT. Son ouverture aux Algériens est appréciée par Amar Ouzegane et reconnue aussi par Lisette Vincent*, peut-être parce que, homme de terrain, il fait contraste avec les pratiques expéditives d’André Marty qui, arrivé de Moscou à Alger, exerce la haute autorité communiste à Alger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article156896, notice DELOISON Maurice, Auguste [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 20 février 2014, dernière modification le 20 février 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5142, M 5221 et M 5304. — Arch. Dép. Oise, 1 232 W 260 et autres références citées dans la notice du DBMOFétablie et mise au point par Jean-Pierre Besse et Yves Le Maner. — A. Ouzegane, biographie manuscrite transmise à Jean Maitron et dans une autre version à René Gallissot, troisième version élargie confiée à Jacques Jurquet utilisée dans J. Jurquet, Amar Ouzegane, vie de militant. Sans date, 103 pages dactylo.

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