BARDIN Paul, Henri

Par Jacques Girault

Né le 19 octobre 1913 à Canon (Calvados), mort le 18 mars 1997 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; soudeur puis employé à l’EDF ; syndicaliste ; communiste, responsable aux cadres de la Fédération communiste du Var (1944-1946).

Fils d’un mécanicien, Paul Bardin reçut les premiers sacrements catholiques. Ses parents devinrent cultivateurs à Vierzon (Cher) et avaient sept enfants. Bardin vécut dans le Cher jusqu’en 1930. Dès l’âge de neuf ans, il se louait pendant quatre mois pour garder les troupeaux. Après avoir obtenu le Certificat d’études primaires, il travailla dans une fabrique de persiennes, puis comme apprenti soudeur chez un artisan. Il fut embauché par la suite chez Merlin-Machines à Vierzon. Il vint travailler comme soudeur à La Seyne (Var) aux Forges et Chantiers de la Méditerranée en 1930 et adhéra à la CGTU. Après son service militaire dans les chars à Gien (Loiret) d’octobre 1934 à octobre 1935, il revint aux chantiers de La Seyne.
Membre du bureau syndical, licencié en octobre 1936 à la suite des grèves, Paul Bardin travailla trois mois dans l’entreprise Ranise à La Seyne puis entra chez Doyen au Pont-du-Las à Toulon où il retrouva Henri Seillon, Édouard Armando et son frère Esprit Armando. Il avait adhéré au Parti communiste en 1935 et avait été parrainé par Philippe Giovannini et Jacques Mattone. Selon la police, il était en décembre 1936 éducateur du rayon communiste de La Seyne, responsabilité qui semblait tout à fait hypothétique à moins qu’elle ne se confonde avec l’école de section qu’il suivit la même année. Membre du futur comité de section et du bureau de section, il était le responsable du CDH de la ville qui comprenait quatre-vingts vendeurs avec permis de colporteur.
En avril 1936, Paul Bardin se maria à La Seyne avec Fernande Canebier,], Le couple eut deux enfants.
Mobilisé en août 1939 à Valence (Drôme), il partit dans la Sarre avec son régiment. Démobilisé à la fin de juillet 1940, à son retour à La Seyne, il reçut une convocation du commissaire de police. Il se retira alors à Barjols (Var), commune d’origine de son épouse et y exerça la profession de bûcheron.
Paul Bardin fut au cœur de la réorganisation du Parti communiste clandestin dans cette région du Haut-Var (Barjols, Aups, Salernes, Brignoles). Avec son épouse, il organisa des manifestations de ménagères contre les mauvaises conditions du ravitaillement. Il hébergea de nombreux communistes dans l’attente de reprises de contact avec la direction du Parti (Édouard Armando, Philippe Giovannini) et fut l’animateur de l’organisation et des actions de l’OS et des FTPF de la région. En contact avec la direction clandestine, responsable politique, requis pour le STO en avril 1944, il fut désigné par le Parti comme instructeur permanent en remplacement d’Étienne Luciano dans le secteur oriental du département (Draguignan, Saint-Raphaël etc.).
À la Libération, membre du secrétariat de la Fédération du Var du Parti communiste français, Paul Bardin devint responsable aux cadres et exerça cette responsabilité jusqu’en février 1946. Délégué au congrès national (26-30 juin 1945), il suivit l’école centrale du PCF d’un mois.
En mars 1946, Paul Bardin reprit un travail de mécanicien d’entretien aux tanneries de Barjols et devint secrétaire de la section communiste de Barjols. En janvier 1950, il entra à l’EDF à La Seyne et y resta jusqu’à sa retraite en octobre 1968. Membre du comité de la section communiste de La Seyne jusqu’en 1958, il avait des responsabilités syndicales : secrétaire de son syndicat CGT, délégué au comité d’hygiène et de sécurité et au comité mixte à la production EDF de La Seyne et de Toulon. Il resta secrétaire de la section des retraités d’EDF à La Seyne jusqu’à son départ pour Rougiers (Var) en octobre 1977. Il était aussi pendant cette période trésorier de la section de La Seyne et de la Fédération du Var de l’ANACR.

Son épouse Fernande, Clémentine, Marie Canebier naquit le 25 juillet 1917 à Barjols, sœur des militants Félix Canebier et Lucien Canebier. Son père, cultivateur, mourut au front. Sa fille fut reconnue comme pupille de la Nation en juin 1918. Sa mère, se déclarant « veuve », décéda en 1918 lors de la grippe espagnole. Responsable de l’Union des femmes françaises à Barjols puis à La Seyne, Fernande Bardin fut membre du comité départemental de l’UFF jusqu’en 1959.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15695, notice BARDIN Paul, Henri par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 11 septembre 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 49 4 3 ; 3 Z 16 7. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Presse locale. — Sources orales.

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