Par Julien Cahon
Né le 18 février 1893 à Saint-Bonnet-de-Bellac (Haute-Vienne), mort le 30 septembre 1984 à Roye (Somme) ; instituteur ; militant socialiste SFIO puis communiste dans la Somme et syndicaliste CGT ; conseiller municipal d’Amiens (1953-1959).
Originaire du hameau de Lagraule où ses parents étaient cultivateurs, Jean Riffaud était, à la fin des années trente, instituteur dans une commune du Santerre, à Folies (Somme). Il était marié à une institutrice (mention du mariage non indiquée sur le registre de naissances). Evacués à Caen en juin 1940, le couple et leur fille revinrent à Folies à la fin de l’été 1940.
Militant socialiste SFIO avant la Seconde Guerre mondiale, il adhéra au PCF après 1945. Demeurant à Amiens, rue Camille Desmoulins puis avenue de Londres, il fut membre de la cellule Henri Gabet du faubourg de Hem. Au début des années cinquante, il était membre de la cellule Kerivel, militant du Mouvement de la paix, membre du conseil départemental et secrétaire-trésorier de cette organisation. La section de montée des cadres du PCF, le 5 mai 1954, s’opposa à ce qu’il soit élu au comité fédéral.
Directeur d’école au début des années cinquante, Jean Riffaud était, en 1953, instituteur détaché à l’inspection académique pour l’œuvre des pupilles de l’école publique dont il était trésorier. Particulièrement attaché à l’école laïque, il s’intéressait aux colonies de vacances.
Leader local du PCF, il fut élu conseiller municipal d’Amiens en 1953 sur la « liste d’union ouvrière et démocratique » emmenée par Augustin Dujardin, qui totalisa treize élus. Il ne se représenta pas en 1959.
Syndicaliste CGT, il fut le conseiller juridique de la fédération agricole CGT de la Somme au cours des années cinquante et soixante. A ce titre, il avait dirigé les travaux du congrès fédéral agricole CGT du 18 mars 1962 à la bourse du travail d’Amiens. Candidat au conseil d’administration de la sécurité sociale en décembre 1962, il était directeur d’école honoraire et retraité depuis 1953. En 1966, il fut élu au CA de l’UD-CGT.
En 1968, sa femme, Armande Riffaud, était membre du Secours populaire (comité Somme) et correspondante du Secours populaire de France depuis 1962. Leur fille, Madeleine Riffaud, née le 23 août 1924 à Arvillers (Somme), s’était engagée dans la Résistance à 18 ans, sous le pseudonyme de Rainer, en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke. Elle situait l’origine de son entrée en résistance à 1940, suite à une humiliation subie en gare d’Amiens : de retour dans la Somme avec ses parents via la gare d’Amiens, dans une ville détruite par les bombardements, elle fut raillée et invectivée par des soldats allemands. Journaliste et poète, Madeleine Riffaud fut, après 1945, grand reporter à l’Humanité. Correspondante de guerre, elle a couvert la guerre d’Algérie et la guerre du Viêt-Nam.
Par Julien Cahon
SOURCES : Arch. Dép. Somme, 1124W10, 1471W16. — Archives du comité national du PCF. — Madeleine Riffaud, On l’appelait Rainer, Paris, Editions Julliard, 1994. — Notes de Jacques Girault.