Par René Gallissot
Né le 19 janvier 1894 à Alger ou selon une autre source incertaine « né en 1903 en Algérie » ; émigré à Marseille ; traducteur au tribunal civil ; syndicaliste CGTU et communiste actif de 1925 à 1928.
Bien que les dates de naissance diffèrent dans les rapports de police, il s’agit du même personnage, écrit Deradji ou Derradji ; Mammam est une appellation familière pour Mohamed. Mohamed Derradji est fiché par la police en 1925 comme « l’un des quatre Arabes professant des idées communistes » ; il assiste en mai 1925 au congrès ouvrier nord-africain (CGTU-PC) tenu à Marseille. Il s’occupe à la CGTU des problèmes de la main-d’œuvre étrangère ; il prend la parole au meeting tenu à Marseille le 23 août 1925 contre la guerre du Rif et de Syrie. Habitant le quartier Montolivet, il n’est en rien ouvrier ; il est traducteur juré au tribunal civil, ce qui indique qu’il est instruit, bilingue, et a des liens avec l’administration.
Il participe encore au meeting du 9 janvier 1927 à la Bourse du travail de Marseille en faveur de Sacco et Vanzetti. En 1928, il est devenu président de l’Amicale protectrice des Nord-Africains de Marseille, une appellation qui n’a plus à voir avec le mouvement ouvrier et sent le paternalisme colonial ou policier.
Par René Gallissot
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, série M 6, rapports de police cités par A. Olivesi dans DBMOF, op. cit., t.25.