DIETMAR Danielus écrit aussi DITTMAR dit DITTI [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 27 octobre 1906 à Berlin (Allemagne) ; Allemand réfugié, communiste et juif à Alger ; actif dans la reconstitution clandestine du PCA en 1940-1941 ; condamné à mort non exécuté au « procès des soixante et un » (communistes ) en mars 1942.

Communiste allemand, menacé par les lois raciales car considéré comme juif, Danielus Dietmar s’est réfugié en France en 1933 à l’avènement de Hitler. La commission coloniale du PCF l’envoie en Algérie aux côtés de Jean Chaintron, dit Barthel*, pour assurer à Oran en 1936, la transformation de la Région communiste d’Algérie en PCA. Le PCF et le PCA (Parti communiste algérien) étant interdits à l’ouverture de la guerre en septembre 1939, D. Dietmar passe dans la clandestinité dans le Grand-Alger. Arrêté, il réussit à s’évader du camp de Suzoni près de Boghar en octobre 1940 et devient pratiquement le secrétaire à l’organisation du regroupement des communistes à Alger et au-delà.

Avec les communistes réfugiés espagnols, il met en place l’imprimerie clandestine qui presse et tire à la main la Lutte sociale notamment le numéro distribué à la fin de 1940, publiant le Manifeste du PCA qui appelle à l’indépendance. D. Dietmar faisait partie du Comité central reconstitué par cooptation autour de Thomas Ibanez* et de Maurice Laban*, ancien des Brigades, dont il apparaît très proche en amitié et en idée. Comme il logeait dans le même pavillon qui abritait l’imprimerie en sous-sol et à l’occasion avait servi de logement à Lisette Vincent* dans une chambre, quand la police l’arrête au printemps 1941, celle-ci l’inscrit comme « vivant maritalement » avec cette militante qu’il connaissait depuis son passage à Oran en 1936. L’indication demeure quand ils sont tous deux condamnés à mort au procès dit des soixante et un (communistes) en mars 1942. Ils ne sont pas exécutés et seront libérés en mars 1943 bien après le débarquement allié de novembre 1942.

Lors de son premier passage à Alger à l’automne 1943, André Marty*, responsable communiste pour l’Afrique du Nord venant de Moscou via Le Caire, retient dans son entourage au secrétariat du PCA aussi bien Danielus Dietmar que Maurice Laban, Lisette Vincent, anciens clandestins qui seront ensuite tenus à l’écart. D. Dietmar semble rejoindre Maurice Laban à Biskra et sur l’oasis, dans sa campagne d’opposition au Bachaga Bengana, ce qui lui vaut une nouvelle arrestation en janvier 1945 « pour propagande communiste ». Marié à une Française, Danielus Dietmar et sa femme partent par la suite en RDA (République démocratique allemande, ex Allemagne de l’Est).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157016, notice DIETMAR Danielus écrit aussi DITTMAR dit DITTI [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 23 février 2014, dernière modification le 5 juin 2022.

Par René Gallissot

SOURCES : Témoignages cités dans A. Dore-Audibert, Des Françaises d’Algérie dans la guerre de libération , Karthala, Paris 1995. — J.L. Einaudi, Un rêve algérien. Histoire de Lisette Vincent, une femme d’Algérie, Dagorno, Paris 1994 et Un Algérien, Maurice Laban, Le cherche midi, Paris 1999.

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