BARÈS-PAUL Suzanne

Par Michel Dreyfus

Née le 29 décembre 1919 à Carcassonne (Aude), morte le 23 août 2009 ; employée aux Œuvres sociales des électriciens-gaziers puis responsable de la coordination des services au CCOS.

Le père de Suzanne Barès était employé aux chemins de fer, syndiqué CGT, sa mère vendeuse au Magasin des Dames de France à Montpellier (Hérault). Tous deux catholiques, ils la baptisèrent et lui firent faire sa première communion. En 1936, son père fut muté à Paris et Suzanne, après avoir obtenu son BEPS à Montpellier, rejoignit ses parents en 1937. Elle fut inscrite au Cours Nadaud pour préparer le Brevet supérieur mais ses études furent interrompues en raison de difficultés financières.
À partir de 1938, Suzanne Barès commença à travailler à la Banque parisienne de crédit, succursale de la Chaussée d’Antin. À l’arrivée des Allemands à Paris le 14 juin 1940, la banque se replia sur Vichy sans emmener Suzanne Barès qui avait eu une altercation avec le directeur. Cependant, dès fin 1940, elle fut embauchée dans une autre agence de cette banque, rue Oberkampf. C’est dans ce cadre qu’elle fit la connaissance - qui devait se révéler décisive - de la femme d’un militant, Jean Jaouen, ouvrier de la centrale de Gennevilliers et qui était alors interné au camp de Gurs.
En 1943, Suzanne Barès fut requise par le STO et travailla à l’entreprise SNECMA-Gnome et Rhône, boulevard Kellermann où elle découvrit le monde ouvrier.
À la Libération, Suzanne Barès, qui était restée en relations avec Mme Jaouen, fut alors sollicitée par le mari de celle-ci pour venir travailler comme secrétaire aux Œuvres sociales des électriciens-gaziers et des services publics, avenue Richerand à partir du 1er octobre 1944. Le 19 avril 1945, Marcel Paul, arrivé avec le colonel Manhès du camp de Buchenwald pour organiser le rapatriement des déportés, eut besoin d’une secrétaire. Suzanne Barès lui fut proposée par ses camarades. Elle devint sa secrétaire, très vite sa compagne et partagea depuis lors ses conditions d’existence. Elle sut également combien il avait été marqué par sa déportation, bien qu’il en parlât peu. Elle fut membre de son cabinet quand il fut ministre où elle assura son secrétariat particulier du 23 novembre 1945 à la fin décembre 1946 puis lorsqu’il revint à la tête de la Fédération CGT de l’Éclairage et à la présidence du Conseil central des œuvres sociales (CCOS) où elle travailla à sa mise en place avec ses premiers responsables. Citons parmi eux : Marcel Bergeron* (qui mettait au point les textes et déclarations de M. Paul), Charles Biot*, responsable du Service d’achat du matériel, le docteur Cotterau, responsable du secteur Santé, Marcel Delafontaine (Jeunesse) qui devait être tué pendant la Guerre d’Algérie, Fernand Gambier* (sport), Damadaa (Mutuelle solidarité), Jacques Brun qui travailla à un plan d’équipement pour le logement du personnel et Varloteau, responsable des Jardins ouvriers. S. Barès était chargée de la coordination de l’ensemble des services du CCOS et assura cette charge jusqu’à la dissolution de cet organisme par le gouvernement en février 1951.
Suzanne Barès revint alors à la Fédération de l’Éclairage comme collaboratrice de Marcel Paul et en assura le secrétariat administratif jusqu’en 1963. Lorsque Marcel Paul tomba alors malade, elle l’accompagna durant son séjour de trois mois en Union soviétique. Comme Marcel Paul, elle quitta alors la Fédération et termina sa carrière à la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) de Saint-Mandé (Val-de-Marne) en février 1980.
Après la mort de Marcel Paul* en 1982, Suzanne Barès se consacra particulièrement aux associations de déportés : la FNDIRP dont elle fut membre du conseil d’administration et l’Association française Buchenwald-Dora et Kommandos où elle assura un travail d’archives et de documentation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15710, notice BARÈS-PAUL Suzanne par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 15 octobre 2013.

Par Michel Dreyfus

SOURCE : Témoignage de Suzanne Barès-Paul, le 30 janvier 1996.

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