PLANES Joseph, Paul

Par André Balent, Georges Sentis

Né le 26 avril 1899 à Elne (Pyrénées-Orientales), fusillé le 19 janvier 1944 à Villeurbanne (Rhône) ; cheminot ; membre des réseaux Shelburn et Akak (OSS).

Elne (Pyrénées-Orientales). Plaque à la mémoire de Joseph Planes apposée sur le mur de la gare voyageurs, côté cour
Elne (Pyrénées-Orientales). Plaque à la mémoire de Joseph Planes apposée sur le mur de la gare voyageurs, côté cour
Cliché : André Balent, 24 février 2019

Joseph Planes était le fils d’André, jardinier et de Marie Massine. Il s’était marié le 20 avril 1922 avec marié avec Anaïs Carrère. Les époux n’eurent pas d’enfant.

Joseph Planes, cheminot, fut d’abord employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Est. Il travailla d’abord, à compter du 8 février 1924, au dépôt de Mohon (Ardennes)travaillait au dépôt de Perpignan (Pyrénées-Orientales) mais habitait Elne. Il revint dans son département d’origine, affecté comme manœuvre au dépôt de Perpignan, en 1937, peu avant la création de la SNCF.
Mobilisé le 2 septembre 1939, il fut fait prisonnier. Mais il fut rapatrié d’Allemagne au titre d’ancien combattant de la guerre 1914-1918.
Il fut agent P2 de réseaux homologués après la Libération par les Forces françaises combattantes de l’intérieur (FFCI, filière Suisse-Espagne créée à Narbonne par Lucien Mas), dont le chef de chaînon pour l’Aude et les Pyrénées-Orientales était Louis Fraysse, cheminot à Narbonne. La ligne de chemin de fer de Narbonne à Cerbère (Pyrénées-Orientales) et Port-Bou (Espagne) via Perpignan était stratégique du point de vue de l’acheminement clandestin de matériel, documentation et personnes.
De décembre 1942 à décembre 1943, 136 personnes, dont 76 aviateurs et 3 femmes parmi lesquelles Miss Lloyd (petite-fille de David Lloyd George), furent amenées en Espagne par les membres de cette filière d’évasion.
Raoul Vignettes (op. cit., p. 28) a signalé que Joseph Planes acheminait aussi, pour le compte du réseau Akak (OSS) des évadés et des réfractaires dans des wagons de marchandises à destination de Port-Bou, première gare espagnole. Planes était en contact avec Marcel Colmé — que Raoul Vignettes orthographie "Calme" — , conducteur de locomotives du dépôt de Narbonne (Aude) et sa femme, du réseau Lasauce, qui intégrèrent le réseau Akak pour le compte duquel, ils poursuivirent la même tâche et convoyèrent du courrier pour Barcelone ou en provenance de cette ville.
Le 18 décembre 1943, Joseph Planes fut arrêté au dépôt de Perpignan avec deux autres cheminots, Louis Fraysse de Narbonne et Louis Baco de Perpignan) par la police allemande (Sipo-SD) de Montpellier agissant sur ordre des services de Lyon (Rhône).
Après un séjour à la citadelle de Perpignan, Joseph Planes et Louis Baco furent transférés à la prison de Montluc (Lyon, Rhône). Le 19 janvier 1944, ils furent condamnés à mort par le conseil de guerre allemand siégeant à Lyon pour avoir favorisé l’ennemi, et ont été fusillés au stand de tir de la Doua à Villeurbanne le jour même, ou le 2 février 1944 selon les sources.
Joseph Planes qui obtint la mention "mort pour la France" fut homologué sous-lieutenant FFC (ou FFI) et décoré, à titre posthume, de la Croix de guerre, de la croix de la Légion d’Honneur et de laMedal of Freedom (États-Unis). Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Elne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157132, notice PLANES Joseph, Paul par André Balent, Georges Sentis, version mise en ligne le 14 janvier 2015, dernière modification le 28 septembre 2021.

Par André Balent, Georges Sentis

Elne (Pyrénées-Orientales). Plaque à la mémoire de Joseph Planes apposée sur le mur de la gare voyageurs, côté cour
Elne (Pyrénées-Orientales). Plaque à la mémoire de Joseph Planes apposée sur le mur de la gare voyageurs, côté cour
Cliché : André Balent, 24 février 2019

SOURCES : DAVCC, Caen, 21 P 526345 (Notes Thomas Pouty). — Jean Larrieu, Chronologie des années noires, Revista Terra Nostra, no 89-90, Prades, 1994. — Raymond Gual et Jean Larrieu, Documents, photos, presse... De la Résistance à la Libération, Revista Terra Nostra, no 93-94-95-96, Prades, 1998. — Cécile Hochard, Robert Goujon, entrée "Planes Joseph", in Thomas Fontaine (dir.), Cheminots victimes de la répression 1940-1945. Mémorial, Paris, Perrin & SNCF, 1763 p. [p. 1194].— Raoul Vignettes, Les rues qui nous interpellent, Saint-Estève, Imprimerie de la gare, 1999, 45 p. [p. 28]

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