GLANDAZ Hubert, Jacques

Par Audrey Galicy

Né le 31 décembre 1921 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne), fusillé le 26 juillet 1944 à Viella (Gers) ; résistant du Corps Franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Sépulture d’Hubert Jacques Glandaz au cimetière du Père Lachaise à Paris
Sépulture d’Hubert Jacques Glandaz au cimetière du Père Lachaise à Paris
Crédit : Audrey Galicy.

Né le 31 décembre 1921 à Saint-Maur (Val-de-Marne), Jacques Glandaz ne fut reconnu le 1er juillet 1922, soit six mois après sa naissance par son père Albert Glandaz, greffier en chef du tribunal de commerce de la Seine, officier de la Légion d’Honneur. Il était également champion de voile, président du comité national des sports et membre du CIO (comité international olympique). Sa mère, Juliette Collier était sans profession et épousa Albert Glandaz, six ans après la naissance de Jacques, en 1928. Ses parents résidaient 103 Faubourg Saint-Honoré (Paris).
Domicilié à Lias d’Armagnac (Gers) durant la seconde guerre mondiale, Jacques Glandaz entra dans la clandestinité et rejoignit le poste de commandement de la Brigade Carnot du Corps Franc Pommiès, début juin 1944. Le chef de la brigade était Jean de Milleret (alias « Carnot »).
Glandaz se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées) en juin 1944, en compagnie de 180 camarades. De Milleret s’était installé dans la région avec son état-major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Maulvaux et la section auto. Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir. Le lendemain, lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. Vers 6h00, les allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Le résistant Henri Lafargue témoigna : « La lutte fut héroïque, tous firent preuve d’un grand patriotisme. » Mais le combat tourna à l’avantage des Allemands. Le bilan fut lourd : 14 maquisards trouvèrent la mort au cours du combat, une quarantaine d’hommes furent arrêtés et massacrés 3 jours après.
Jacques Glandaz réussit à s’enfuir avec quelques camarades dont le chef Jean De Milleret. Ils se réfugièrent entre Viella et Labarthète (Gers), à quelques kilomètres de Portet. Il s’installa, avec d’autres rescapés, dont le chef Tison, à la ferme Ricau située à 2 km au nord de Viella tandis que le poste de commandement de la Brigade Carnot fut reconstitué à la ferme Bélarde. De là, ils se mirent en contact avec les sections éparpillées dans les alentours.
Le 26 juillet vers 7h00, une colonne allemande fut repérée par les maquisards. Les Allemands, puissamment armés, encerclèrent le village, tuèrent sur leur passage des résistants, incendièrent la ferme Ricau. Alors qu’ils tentaient de fuir, Charles Tison, Jacques Glandaz et René Dufaure furent arrêtés. Les prisonniers furent tous interrogés. Certains purent prouver qu’ils n’appartenaient pas à la Résistance et furent relâchés. Puis, un tribunal de guerre commandé par un colonel allemand s’improvisa pour juger les treize hommes restants. A l’issue de l’interrogatoire, six hommes furent relâchés, sept autres, dont Jacques Glandaz, furent condamnés à mort. Emmenés à l’extérieur de Viella, sur la route de Labarthète, ils furent exécutés dans la soirée. Dans l’Aurore du 21 septembre 1944, on peut lire : « Nous apprenons le décès du baron Jacques Glandaz, mort glorieusement pour la France, fusillé par les allemands en juillet à Viella (Gers). »
Jacques Glandaz fut inhumé à Viella, puis son corps fut exhumé et réinhumé en 1949 dans la sépulture familiale du cimetière du Père-Lachaise. Dans le Figaro du 6 janvier 1949 : « Un service funèbre sera célébré le samedi 8 janvier à 10h00 en la chapelle du Père-Lachaise, pour les obsèques du lieutenant Jacques Glandaz, mort pour la France le 24 juillet 1944 à Viela (Gers) de la part de Mme Albert Glandaz et de M.et Mme J. Lemoigne. »
Homologué lieutenant à titre posthume, Jacques Glandaz fut cité à l’ordre de l’armée et reçut la croix de guerre ainsi que la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, sur les monuments aux morts de Viella (Gers), sur la stèle commémorative de Viella (Gers) ainsi que sur un monument commémoratif situé sur la route de Labarthète (Gers). Enfin on retrouve son nom sur la plaque commémorative située dans l’Eglise Saint-Philippe-du-Roule à Paris (VIIIe arr.).

Viella (Gers) 26 juillet 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157144, notice GLANDAZ Hubert, Jacques par Audrey Galicy, version mise en ligne le 27 février 2014, dernière modification le 26 août 2022.

Par Audrey Galicy

Sépulture d'Hubert Jacques Glandaz au cimetière du Père Lachaise à Paris
Sépulture d’Hubert Jacques Glandaz au cimetière du Père Lachaise à Paris
Crédit : Audrey Galicy.

SOURCES : CERONI, Marcel. Le Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Franc Pommiès : 2007. — POMMIES Jean-André. Le Corps Franc Pommiès, une armée dans la Résistance. Editions Privat, 2014. 511p. — Gallica – Archives de Paris. — Geneanet. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes.

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