BARIDON Michel, Gaston

Par Jacques Girault

Né le 3 novembre 1926 à Lourmel, département d’Oran (Algérie), mort le 10 mai 2009 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; professeur à l’Université de Bourgogne ; militant syndicaliste du SNESup ; militant du Parti communiste français (1956-1988).

Fils d’un instituteur, socialisant et partisan du maintien de l’Algérie dans la France républicaine, Michel Baridon entra à l’École normale d’instituteurs d’Oran en 1942. En 1947, après avoir été élève d’une classe préparatoire dans un lycée parisien depuis 1945, il réussit le concours d’entrée de l’École normale supérieure de Saint-Cloud en lettres, et adhéra au Syndicat national de l’enseignement secondaire en 1948. Il effectua son service militaire en Allemagne dans les transmissions (1952-1953).

Reçu à l’agrégation d’anglais en 1954, il fut affecté au lycée d’Auxerre (Yonne), puis obtint sa mutation au lycée de Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise). Il se maria en décembre 1956 à Toucy (Yonne) avec Gisèle Levannier, fille d’un artisan peintre en bâtiment, institutrice syndiquée qui exerçait dans l’Yonne et qui devint conseillère pédagogique à Dijon. Le couple eut une fille et un garçon.

Entré dans l’enseignement supérieur comme assistant à la faculté de Dijon (Côte d’Or) en 1960, Michel Baridon soutint sa thèse de doctorat d’État en 1975 sous le titre Edward Gibbon et le mythe de Rome, histoire et idéologie au siècle des Lumières. Il termina sa carrière en 1991 comme professeur de littérature anglaise à l’Université de Bourgogne. Il siégea notamment au Conseil national des Universités.

Ayant quitté l’Algérie depuis 1945, Michel Baridon se montra très vite partisan de l’indépendance de l’Algérie, milita à partir de 1954 au Mouvement de la paix dont il fut le secrétaire départemental dans l’Yonne (1955-1957). Il adhéra au Parti communiste français en 1956 à Auxerre, fit partie des comités des sections d’Auxerre et de Savigny-sur-Orge. Secrétaire de la cellule de la faculté des lettres de Dijon, membre du bureau de la fédération de la Côte-d’Or en 1968, après avoir siégé pendant quelques années au comité, il était membre de la commission de l’enseignement et animait l’Université populaire. Non réélu en 1970, il retrouva le comité fédéral en 1972 jusqu’en 1976. Baridon fut aussi pendant quelques années secrétaire de la section lettres du SNESup et secrétaire de la section académique de Dijon.

Depuis longtemps critique à l’égard du soutien donné à l’Union soviétique où, selon son témoignage, « le parti contrôlait tout en s’isolant de la population restée passive et dépolitisée », Michel Baridon quitta le Parti communiste en 1988 pour manifester son désaccord, à l’occasion de la candidature d’André Lajoinie à la présidence de la République.

Devenu professeur émérite, toujours membre du SNESup, il se présentait comme « fidèle à une conception tiers-mondiste de la gauche », il pensait que « l’action politique n’est pas l’alpha et l’oméga de l’existence », intervenait parfois publiquement (signature de l’appel « Trop c’est trop »).

Il fut en 1991 le fondateur d’une revue bilingue, Interfaces, publiée par les universités de Bourgogne-Franche-Comté, de Paris-Diderot et le College de Holy Cross (Worcester, USA). Membre du conseil d’administration de la Société française d’étude du XVIIIe siècle, il fut secrétaire général de la Société internationale d’étude du XVIIIe siècle de 1987 à 1994.

Il se consacrait à la défense du patrimoine naturel en participant aux activités de l’UNESCO et en écrivant plusieurs ouvrages sur la relation de l’homme à la nature et la représentation de la nature dans les arts et la littérature. Un de ses livres, Les jardins, paysagistes, jardiniers, poètes, Paris, R. Laffont, Bouquins, 1999, obtint le prix Essai France télévision en 1999, et qui fut traduit en Espagnol. Après sa retraite, il était membre du conseil scientifique de l’établissement public du musée et du domaine de Versailles, et fut nommé en 2003 au Conseil national des parcs et jardins.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15717, notice BARIDON Michel, Gaston par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 6 novembre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprenait en 2018 26 références dont : Edward Gibbon et le mythe de Rome : histoire et idéologie au siècle des Lumières, Paris, Champion, 1977, Le Gothique des lumières. La redécouverte du gothique, Paris, G. Montfort, 1991, Le jardin paysager anglais au XVIIIeme siècle, Éditions de l’Université de Dijon, 2002, Jardins de Versailles, illustré par Jean-Baptiste Leroux, Actes Sud, 2001, Naissance et renaissance du paysage, Arles, Actes Sud, 2004.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé et par son épouse en 2018.

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