PRUNIER Louis, Antoine

Par Jean-Pierre Besse

Né le 28 février 1886 à Dissay-sous-Courcillon (Sarthe), fusillé le 1er février 1944 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) suite à une condamnation à mort ; armateur ; résistant, membre du réseau Manipule et du groupe Honneur et Patrie en Charente-Maritime. .

Fils d’un terrassier, Louis Prunier habitait à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), où il était armateur. Tout d’abord incorporé au 57e Régiment d’infanterie à Bordeaux (Gironde) le 1er octobre 1907, il devint élève officier de réserve le 1er octobre 1908, puis sous-lieutenant de réserve le 29 mars 1909, et enfin lieutenant de réserve le 1er mars 1913. Mobilisé le 3 août 1914 au 323e Régiment d’infanterie, il fut blessé et fait prisonnier le 20 août 1914. Il se maria à La Rochelle en septembre 1910 avec Rose, Lucie Pillié.
Les Allemands donnèrent à certains bateaux l’autorisation de reprendre leur activité de pêche, mais ils devaient laisser leur équipement radio à terre. Louis Prunier étant armateur, il en profita probablement pour récupérer des postes radios émetteurs, dont un qu’il donna à Georges Émonin, que ce dernier utilisa pour le compte du réseau Alliance.
Il était signalé comme radical-socialiste par les Renseignements généraux (RG), qui par ailleurs considéraient qu’il avait toujours eu une attitude correcte vis-à-vis du gouvernement de Vichy. Directeur de l’Association rochelaise de pêche à vapeur, il devint conseiller départemental.
Du fait de ses fonctions et de ses relations, il avait accès à des lieux et à des informations qui intéressaient le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) à Londres et les Alliés. Il fut recruté par Robert Delmas, membre important du sous-réseau Max, un des trois sous-réseaux de Manipule, le réseau du mouvement Ceux de la Résistance (CDLR), et constitua un groupe à La Rochelle. Il avait pour pseudonyme Kant ou Pisces. Il transmit ses renseignements à Pierre Gauthier, responsable du secteur rochelais.
Louis Prunier entra en contact avec le mouvement rochelais Honneur et Patrie, qui couvrait tout le département et qui était chargé d’organiser la Résistance dans le cadre départemental.
Après une perquisition effectuée à son domicile par la police allemande, il fut arrêté le 11 octobre 1943 par la Sipo-SD de Rochefort pour détention de deux postes émetteurs ou « aide à l’ennemi ».
Incarcéré à la prison de Lafond (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), puis interné au fort du Hâ (Gironde), il fut jugé le 23 décembre 1943, avec le reste du groupe, par le tribunal militaire allemand de La Rochelle (FK 540) déplacé à Bordeaux et condamné à mort comme les principaux membres du groupe.
Louis Prunier a été fusillé le 1er février 1944 au camp de Souge, alors que vingt de ses camarades l’ont été au début du mois de janvier.
Il était chevalier de la Légion d’honneur, reçut le Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et la Croix du combattant volontaire de la Résistance.
Il y a un quai Louis-Prunier à La Rochelle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157178, notice PRUNIER Louis, Antoine par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 27 février 2014, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Marie Ducoudray, Ceux de « Manipule », un réseau de renseignements dans la Résistance en France, Éd. Tirésias, 2001. – Honneur et Patrie, brochure de l’ONACVG de la Charente-Maritime, sans date. – Fédération de la Résistance de la Charente-Maritime, La Résistance en Charente-Maritime, CDrom, AERI, 2010. – État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable