BARIZ Fernand, Henri

Par Daniel Grason

Né le 14 mars 1905 à Paris (XIVe arr.), mort le 15 juillet 1981 à Paris (XVIIIe arr.) ; chauffeur, briquetier ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils de Maurice Jean Baptiste, vingt-deux ans, doreur, et de Julienne Fraissard, vingt ans, blanchisseuse, son père soldat de 2ème classe au 289ème Régiment d’infanterie fut tué à l’ennemi le 18 mai 1915 à Notre Dame de Lorette et déclaré « Mort pour la France » par jugement rendu le 8 février 1918. Fernand Bariz fut adopté par la Nation le 19 juin 1919 par jugement rendu par le Tribunal civil de la Seine le 20 septembre 1919.
Fernand Bariz adhéra au Parti communiste en 1936. Il était secrétaire de cellule lorsqu’il se porta volontaire dans les Brigades internationales de l’armée républicaine espagnole, le 12 juin 1938. Il y fut blessé trois mois plus tard. Il fut rapatrié le 12 novembre 1938.
Pendant la guerre il vivait 114 boulevard de la Villette à Paris (XIXe arr.), il a été interpellé le 4 octobre 1940 par des policiers du commissariat de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Ces derniers saisissaient une centaine de tracts La Vie ouvrière n° 7 du 21 septembre 1940. L’éditorial demandait « Les véritables dirigeants syndicaux doivent reprendre leur place ». Était dénoncée l’instauration de « la carte d’alimentation » qui était « la famine organisée par les Laval, Belin et Pétain. » « Seul un gouvernement du Peuple s’appuyant dur le peuple peut nourrir et faire travailler dans la liberté et le mieux-être les 40 millions de français. »
« Seul il peut en établissant des rapports d’amitié avec l’URSS patrie des travailleurs du monde nous sauver de la famine. »
Fernand Bariz comparut le 13 juillet 1942 devant la Section spéciale qui le condamna à six mois de prison. Interné le 19 février 1941 il a été transféré à la centrale de Clairvaux le 27 février. En Appel sa condamnation a été portée à dix-huit mois de prison et cent francs d’amende. Il fut successivement emprisonné à Châteaubriant, Voves, à la prison de Fresnes, Poissy, Clairvaux. Matricule 20129 était le 3 septembre 1943 dans le convoi de 947 hommes au départ de Compiègne à destination de Buchenwald (Allemagne).
Fernand Bariz participa aux actions de solidarité à l’intérieur du camp qui étaient autant d’actes de résistance à la barbarie. Le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Le Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu dans son ouvrage La zone grise ? La résistance française à Buchenwald.
Dans 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Il épousa le 1er février 1947 Odette Wolfmann en mairie du XVIIIe arrondissement. Fernand Bariz a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Il mourut à l’âge de soixante-seize ans le 15 juillet 1981 à Paris (XVIIIe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15719, notice BARIZ Fernand, Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 16 août 2020, dernière modification le 16 août 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. RGASPI, Moscou, 545/6. – Arch. AVER (dossier MDN). – Arch. PPo. CB 83.23 main courante du commissariat de Boulogne-Billancourt, PCF carton 13 rapport du 21 juillet 1942, BA 2056. – Bureau Résistance GR 16 P 33446. – Site BNF La Vie ouvrière édition parisienne du 21 septembre 1940. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site Mémoire des Hommes morts de la Première Guerre mondiale. – État civil numérisé 14N 370 acte n° 2536.

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