SINDIC Charles, Yves, Marie, Auguste

Par Bertrand Gogendeau

Né le 3 septembre 1919 à Laval (Mayenne), fusillé après condamnation à mort le 2 mars 1942 à Angers (Maine-et-Loire) ; clerc d’huissier ; résistant, membre du réseau des Flèches noires.

En 1942, Charles Sindic, fils de Charles Sindic, huissier-audiencier, et d’Yvonne Lemoussu (décédée), comptait reprendre plus tard l’étude de son père. Il était domicilié au 9 de la rue Château à Mayenne (Mayenne).
Il fut recruté par le groupe Les Flèches noires dirigé à Mayenne par François Chemin. Il était agent de liaison entre différents groupes de résistants angevins.
Mais, suite à une dénonciation, l’organisation fut démantelée. Il fut arrêté à son domicile, le 20 novembre 1941 dans la soirée, par cinq Feldgendarme et un agent de la Sipo-SD. D’autres membres du groupe furent aussi appréhendés : François Chemin, Marie Chemin, Auguste Chemin, Joseph Peignaud, Gilberte Peignaud, Paul Derouet, Raymond Guéret et René Dedienne. Il fut incarcéré à la prison de la Cacaudière à Laval.
Le 6 février 1942, malgré la plaidoirie de son avocat, Me Léon Hamard, il fut condamné à sept ans de travaux forcés par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandatur du Mans siégeant à Laval. Le 23 février suivant, il fut transféré avec François Chemin et Joseph Peignaud, par la Feldgendarmerie, à la prison du Pré-Pigeon à Angers. Il lui fut attribué le matricule 482.
Le premier jugement étant considéré comme trop clément, semble-t-il, par les autorités allemandes, il comparut une seconde fois devant le même tribunal militaire allemand, avec François Chemin et Joseph Peignaud. Tous les trois furent alors condamnés à mort.
Le 2 mars 1942 à 15 heures, son recours en grâce ayant été rejeté par les autorités allemandes du Gross Paris, Charles Sindic a été fusillé dans la clairière de Belle-Beille à Angers avec ses deux compagnons.
Vers 16 heures, il fut inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers (carré no 5, rang no 5, fosse no 22). Le 5 mars 1942 à 9 heures, le cercueil contenant sa dépouille fut déterré pour identification, car les Allemands n’avaient pas prévenu de l’exécution ni donné l’identité de la victime. Le docteur Henri Pasquier, médecin légiste, présent à l’opération funéraire, écrivit sur son rapport que la mort était due à « des blessures par balle dans la région du cœur et une blessure par balle dans la région occipitale droite ».
Dans les effets personnels que Charles Sindic avait gardés sur lui fut trouvé un papier donnant des renseignements sur la famille de François Chemin. Le 6 avril 1942, Charles Sindic père demanda par courrier au maire d’Angers de pouvoir ramener le corps de son fils dans le cimetière de Laval, dans un caveau de famille où reposait sa mère et ses grands-parents. Mais cette requête n’aboutit pas, car les autorités allemandes le refusèrent.
Le nom de Charles Sindic est gravé sur une plaque, inaugurée le 8 mai 1949, apposée sur l’ancien domicile de François Chemin (aujourd’hui 92 rue Paul-Lintier à Mayenne), rendant hommage aux résistants du groupe Les Flèches noires fusillés en mars 1942.
En 1953, le conseil municipal d’Angers donna son nom à une rue.
Tous les troisièmes dimanches du mois d’octobre, une cérémonie a lieu devant le monument des fusillés de Belle-Beille, au cours de laquelle son nom est cité.



Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157202, notice SINDIC Charles, Yves, Marie, Auguste par Bertrand Gogendeau, version mise en ligne le 27 février 2014, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Bertrand Gogendeau

Charles Sindic
Charles Sindic
Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Maine-et-Loire, 303W291. – Arch. mun. Angers, 4H103. – Acte de décès, Registre des inhumations du cimetière de l’Est à Angers. – Registre de la maison d’arrêt d’Angers – quartier allemand (p. 210-211). – Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne, 1940-1945. Fusillés, massacrés, morts aux combats de la Libération, ONACVG de la Mayenne, 2001.

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