NOGER Louis [dit Jean]

Par Daniel Grason, Annie Pennetier

Né le 7 octobre 1907 à Limoges (Haute-Vienne), fusillé par condamnation le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ébéniste ; résistant au sein des FTPF de Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne).

Fils de Léonard et d’Antoinette, née Marquet, Louis Noger fréquenta l’école primaire puis effectua son service militaire. Il adhéra au Parti communiste en 1934 ; cette année-là, alors qu’il assistait au rassemblement du 1er mai 1934 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), se trouvant vers 18 heures boulevard Soult (XIIe arr.), un agent de la paix lui demanda de circuler. Selon le rapport du commissaire du quartier Bel-Air, il donna « un coup de tête » dans la poitrine de l’agent, la Sûreté opta pour « un coup de poing ». Louis Noger comparut le 3 mai devant la 13e chambre correctionnelle, fut condamné à vingt-deux jours de prison pour « violences à agent » et purgea sa peine à la prison de Fresnes.
Il militait là où il habitait à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, Seine-Saint Denis) ; marié, deux enfants, le couple était propriétaire d’un pavillon au 3 avenue du Centre. Ébéniste, il travaillait chez un artisan, Perrin au 9 boulevard de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Rappelé en septembre 1939, il fut réformé temporairement en avril 1940 à Besançon (Doubs).
Coupé du Parti communiste du fait des hostilités, il fut contacté au cours de l’année 1942 et accepta la fonction de responsable politique et à la propagande de Champigny-sur-Marne. Il mettait en rapport des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) avec un médecin qui établissait des certificats de complaisance pour les exempter de repartir en Allemagne. Ce fut le cas de Lucien Rigollet recruté comme Francs-tireurs et partisans (FTP).
Trois inspecteurs de la BS2 arrêtèrent Louis Noger le 23 juillet 1943 à 11 h 30 sur son lieu de travail ; rien ne fut trouvé lors de la perquisition de son domicile. Neuf autres personnes furent appréhendées dont ses camarades FTP : Jean Savu qu’il secondait, Augustin Taravella, Pierre-Marie Derrien, Lucien Rigollet. Il a sans doute été incarcéré, comme eux à la prison de Fresnes. Jugés et condamnés à la peine de mort « pour activités de franc-tireur et favorables à l’ennemi » le 15 octobre 1943 par le tribunal allemand du Gross Paris, ils ont été fusillés huit jours plus tard.
Dans sa dernière lettre, Jean Savu écrivit en marge : « je suis avec Louis Noger, il partage mon sort ».
Il a été inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine.
Une rue de Noisy-le-Grand porte le nom des Frères Noger. Son frère Joseph décéda de la tuberculose en 1942.
Mort pour la France, il obtint la Médaille de la Résistance le 30 septembre 1959 (JO 7 octobre). Il est reconnu comme DIR.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157207, notice NOGER Louis [dit Jean] par Daniel Grason, Annie Pennetier, version mise en ligne le 27 février 2014, dernière modification le 13 juin 2022.

Par Daniel Grason, Annie Pennetier

SOURCES : Arch. PPo., 1W 1234, BS2 carton 38 (transmis par Gérard Larue). – DAVCC, Caen Boîte 5/BVIII4 (Notes Thomas Pouty). – SHD, Vincennes, GR 16 P 446426. — Site Internet Mémoires des Hommes. – Arch. com. Les Lilas (Seine-Saint-Denis).

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