BÉVIN Yves, Marie

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Né le 9 janvier 1921 à Peumerit (Finistère), fusillé le 21 avril 1944 à Penmarc’h, sur les dunes de Poulguen (Finistère) ; domicilié à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) puis dans le Finistère ; résistant FTPF.

Fils d’un cordonnier devenu receveur buraliste, Yves Bévin suivit sa scolarité à Charenton-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Célibataire, Yves Bévin était un ancien quartier-maître de la Marine nationale, plus précisément un opticien télémétriste, démobilisé à Toulon en janvier 1942. Il regagna la région parisienne et fut embauché en mars 1943 par la SNCF en qualité de facteur, à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne),. Il y était domicilié 138 rue Faidherbe.
Les archives le présentent à la fois comme « professeur d’anglais » et « ouvrier agricole ». On peut donc en retenir qu’il avait acquis des connaissances linguistiques et qu’il travaillait à la terre pour survivre sous l’Occupation.
_En effet, réfractaire au Service du travail obligatoire STO, Yves Bévin partit se cacher en Bretagne chez un oncle cultivateur puis à Guémenez-en-Crozon et à Plovonez-du-Faou (Finistère),où il travailla aux travaux agricoles.
En contact avec d’autres réfractaires du maquis de Spézet-Saint-Goazec, il fut admis dans les rangs des FTP et devint le chef du groupe René-Le-Gall, nom d’un résistant fusillé. Il participa à différentes actions armées : attaque du débit de tabac de Saint-Thurien, attentat contre un autonomiste breton à Plonovez-du-Faou, tentatives de sabotages ferroviaires sur la ligne Quimper-Rosporden les 15 et 30 octobre 1943.
Le 22 novembre 1943, il se présenta à la mairie de Saint-Goazec pour obtenir des papiers. Le lendemain, il fut arrêté par les Allemands lors d’une opération de ratissage, au Freil à Spézet, où il faisait provision de pain. Il avait sur lui 30 cartouches, 9000 F et une carte d’identité établie sous un faux nom.
Emprisonné à la prison Saint-Charles de Quimper, il fut accusé « d’actions de francs-tireurs FTPF et de participation à des attentats ». Jugé par le tribunal allemand de Quimper (FK 752) le 21 avril 1944, condamné à mort en même temps que 23 camarades, il a été fusillé le jour même à 16h 24 à Penmarc’h, sur les dunes de Poulguen et son corps enterré dans le sable. La prison de la Wehrmacht de Quimper avait été attaquée par des résistants dans la nuit du 9 au 10 avril, les Allemands craignaient une autre tentative d’évasion.

La fosse fut ouverte le 31 août 1944 et livra trente-cinq cadavres qui furent difficilement et parfois impossibles à identifier, pour quatre d’entre eux.

Reconnu Mort pour la France, le titre d’interné résistant lui fut attribué 08 septembre 1953
Son nom figure sur le monument érigé à Penmar’ch à la mémoire des fusillés du 21 avril 1944, et sur la plaque commémorative des agents SNCF tués pour faits de guerre au dépôt SNCF de Vitry-sur-Seine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157317, notice BÉVIN Yves, Marie par Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 6 mars 2014, dernière modification le 31 juillet 2021.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, Caen 21 P 277528 (Notes Thomas Pouty). – SHD Vincennes dossier de résistant GR16 P 57454 homologué F.F.I., F.F.C. résistance fer et R.I.F. réseau Vengeance. — Site Les Amis de la Résistance du Finistère. — Arch. Dép. Finistère, Fonds Alain Le Grand, 22 J 210. — Biographie de Stéphane Robine dans le Mémorial des cheminots, 2017. — Le Télégramme, 27 septembre 1945.

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