Par Guy Haudebourg
Née le 14 juillet 1909 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), morte le 4 mai 2011 à Nantes ; employée de bureau comptable puis chef de service ; militante communiste, résistante FTPF déportée.
Fille de Julien Le Bail, employé de chemin de fer, et de Marie Yvonne Gillet, ménagère, Marcelle Baron s’était mariée à Nantes (Doulon)le 17 mars 1928 avec Alfred Baron. Elle adhéra au Parti communiste français (PCF) le jour de l’entrée des troupes allemandes à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) le 19 juin 1940. Elle travaillait alors chez Brissonneau et Lotz. Elle devint agent de liaison du PCF, en contact avec Venise Gosnat* et créa l’Union des femmes françaises (UFF) dans la clandestinité à Nantes. Elle distribua de nombreux tracts contre l’occupation. Elle hébergea certains évadés du camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) tels P. Gaudin et F. Grenier. Lors de la réorganisation du Front national et des Francs-tireurs et partisans de Loire-Inférieure en 1943, elle devint responsable régionale pour les femmes sous la direction de Libertaire Rutigliano*. Arrêtée le 28 mars 1944, elle fut conduite au siège du SD (Gestapo), place Louis XVI ; interrogée violemment, elle fut emprisonnée à Romainville (Seine) puis déportée à Ravensbrück (Allemagne) en mai 1944 puis à Zwadaau, un commando de ce camp dans les Sudètes (Tchécoslovaquie) où elle travailla dans une usine d’armement (Siemens). Alors que le camp était évacué par les Allemands en avril 1945, l’armée américaine bloqua la route et obligea l’armée allemande à revenir à Zwadaau. Le camp fut libéré à la fois par les Américains et les Soviétiques à la fin avril 1945. Elle revint à Nantes au début du mois de mai et, après quelques mois de repos pour recouvrer la santé, retourna chez Brissonneau où elle resta jusqu’en 1950. À partir de cette date, elle travailla comme secrétaire à la Confédération générale du travail, d’abord avec P. Gaudin à la fédération des métaux puis à l’Union départementale CGT avec Gaston Jacquet*. Elle cessa son activité avant 1968. En mai 1949, invitée par les syndicats soviétiques, elle fit un voyage en URSS, assistant au défilé du 1er mai présidé par Staline. Son activité dans la Résistance lui valut le titre de capitaine des FTP ; elle fut membre de la Fédération nationale des déportés, internés et résistants patriotes (FNDIRP).
Depuis le 15 décembre 2012, un collège d’Héric (Loire-Atlantique) porte son nom.
Par Guy Haudebourg
SOURCES : Sacrifice, Nantes, sd (Brochure consacrée à L. Rutigliano). — Entretiens avec Marcelle et Jean-Claude Baron (1998). — État civil.