Par David Berry, Guillaume Davranche
Né le 19 mai 1904 à Paris (XVIIe arr.), mort le 14 avril 1988 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; historien, écrivain ; militant communiste libertaire, anticolonialiste et du mouvement pour la libération homosexuelle.
Personnalité foisonnante et généreuse, Daniel Guérin fut tout à la fois écrivain révolutionnaire, historien du mouvement ouvrier, militant anticolonialiste, apôtre de l’émancipation homosexuelle, et un des principaux théoriciens contemporains du communisme libertaire. Par la variété et la qualité de sa production intellectuelle, son influence dépassa les limites du mouvement libertaire.
Parallèlement aux combats politiques qui furent les siens, il manifesta cependant toujours un goût certain pour l’hétérodoxie, et prit souvent des positions qui désorientaient ses camarades. En 1998, dans un hors-série d’Alternative libertaire, Patrice Spadoni se souvenait : « Il faut bien l’avouer, Daniel Guérin nous surprenait toujours par quelque trait de non dogmatisme. Dans les années 1970, si marquées, dans nos rangs et pas seulement dans les groupes léninistes, par de l’aveuglement et du sectarisme, Daniel nous déstabilisait souvent. Ainsi, jeunes communistes libertaires que nous étions, dans l’Organisation révolutionnaire anarchiste où nous l’avions rencontré, puis durant les premières années de l’UTCL, où il nous avait rejoint, nous pâlissions quand il faisait l’éloge d’un Proudhon dont il disait : “Oui et non” quand nous disions : “Non et non”, puis blêmissions, quand il citait un Stirner que nous honnissions — sans vraiment l’avoir lu — puis devenions livides, quand il dialoguait avec des sociaux-démocrates, et enfin, pratiquement liquides, quand il valorisait, sans les approuver, la révolte des militants d’Action directe. »
Guérin avant l’anarchisme
Fils de Marcel Guérin et de Juliette d’Eichthal, Daniel Guérin fit ses premiers pas en politique dans les années 1930, avec les syndicalistes révolutionnaires de La Révolution prolétarienne, puis dans la tendance pivertiste de la SFIO.
Le 29 septembre 1934, il épousa l’Autrichienne Maria Fortwängler (voir Marie Guérin), qui partagea un certain nombre de ses combats et avec laquelle il eut une fille, Anne, née le 22 août 1936.
En 1938 et 1939, il appartint à la direction du Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP). Emprisonné quelques mois en Allemagne en 1940, il revint en France en 1942 et participa aux activités clandestines du Parti communiste internationaliste (trotskiste).
En 1946, il publia La Lutte de classe sous la Première République, 1793-1797 qui, déjà, témoignait d’une volonté de « déjacobiniser » le marxisme. Dans une lettre à Marceau Pivert, il décrivait ce livre comme « une introduction à une synthèse de l’anarchisme et du marxisme-léninisme que je voudrais écrire un jour ».
De décembre 1946 au début de 1949, il séjourna aux États-Unis où la fréquentation du mouvement trotskiste lui fit perdre toute croyance dans les « vertus des partis révolutionnaires de type autoritaire et léniniste ». Des matériaux rapportés des États-Unis, il tira, en 1950-1951, deux volumes sous le titre Où va le peuple américain ?
Pour plus de détails sur l’itinéraire de Daniel Guérin avant 1955, consulter sa notice dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
Sympathisant de la FCL
Au début des années 1950, Daniel Guérin était déjà apprécié à la Fédération anarchiste (FA), dont le service de librairie accordait une place importante à ses livres. Il venait les dédicacer lors des galas annuels du Libertaire et c’était une occasion pour lui de rencontrer les militants libertaire. Il passait de temps à autre dans les locaux de la FA, au 145, quai de Valmy, où il se montrait un sympathisant actif, participant aux discussions.
En 1952, Guérin voyagea trois mois en Afrique du Nord, prenant contact avec les militants nationalistes et syndicalistes. De 1953 à 1955, il adhéra au comité France-Maghreb de François Mauriac, qui combattait la répression au Maroc, mais il le jugea trop modéré. En 1954, il publia Au service des colonisés, premier d’une série de livres sur le colonialisme qui parurent jusque dans les années 1970.
La lutte contre la guerre d’Algérie le conduisit, dès novembre 1954, à se solidariser avec la Fédération communiste libertaire (FCL), nouveau nom de la FA, alors une des seules organisations françaises à se prononcer pour l’indépendance. Après l’interdiction d’un meeting contre la répression prévu le 21 décembre 1954 salle Wagram à Paris, il protesta avec Georges Fontenis auprès du ministre de l’Intérieur, François Mitterrand. Il fut ensuite un des initiateurs du Comité pour la libération de Pierre Morain, un militant FCL emprisonné pour une distribution de tracts favorables aux Algériens. Il facilita les contacts de la FCL avec les militants algériens, et c’est par son entremise que Georges Fontenis put rencontrer Messali Hadj, en résidence surveillée à Angoulême.
La phase « anarchiste classique »
À cette époque, si Daniel Guérin commençait à adhérer à la théorie anarchiste, il continuait à militer dans les organisations de la gauche du socialisme. En 1955 il adhéra ainsi à la Nouvelle Gauche, devenue en 1957 l’Union de la gauche socialiste, puis en 1960 le Parti socialiste unifié (PSU).
En 1956, il découvrit les œuvres complètes de Bakounine puis, en 1959, publia chez Rivière un volume qui marquait sa nouvelle orientation : Jeunesse du socialisme libertaire. C’était le début de ce qu’il appellerait plus tard sa phase d’« anarchisme classique ». Peu après, avec un ancien de la FA, Roland Breton, il rédigea, au nom de la fédération PSU des Hautes-Alpes, « Pour un nouveau départ vers le socialisme dans la liberté », l’un des premiers textes de tendance autogestionnaire dans la gauche extra-libertaire, et amorce d’une tendance nouvelle du PSU.
En parallèle, Daniel Guérin commença, dans les années 1950, à publier de plus en plus sur les questions relatives à l’homosexualité et à la libération sexuelle. Il contribua notamment à faire connaître en France l’œuvre d’Alfred Kinsey. Ayant souffert pendant de longues années de l’homophobie du mouvement ouvrier et de la gauche, il fit son propre coming out avec la publication d’Eux et Lui en 1962, puis en 1965 avec sa première autobiographie, Un jeune homme excentrique. Il publia des études sur Charles Fourier (une préface à Vers la liberté en amour) et sur Wilhelm Reich, et prôna une synthèse du marxisme et de la psychanalyse. Toute cette activité devait le faire considérer, dès 1968, comme le « grand-père » du mouvement d’émancipation homosexuelle.
En septembre 1960, il cosigna l’Appel dit « des 121 » pour le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie et fut inculpé. Il participa à Alger, du 15 au 19 juin 1963, à la Conférence européenne d’assistance non gouvernementale à l’Algérie. Après une étude de terrain menée de fin octobre à début décembre 1963, il remit au président Ben Bella un rapport sur l’autogestion agricole et industrielle, puis il fit un troisième voyage en Algérie pour assister au Ier congrès de l’autogestion industrielle (28-30 mars 1964).
À la suite du coup d’État de Boumédiène, le 19 juin 1965, il cofonda le Comité pour la défense d’Ahmed Ben Bella et des autres victimes de la répression en Algérie, qui publia des bulletins d’information jusqu’en 1972.
En 1965, il publia un petit livre, L’Anarchisme, qui devait rencontrer un grand succès après Mai 68, se vendant à des dizaines de milliers d’exemplaires. L’année suivante parut son « anthologie de l’anarchisme », Ni dieu ni maître.
Après l’enlèvement du leader de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka, le 29 octobre 1965, Daniel Guérin prit l’initiative d’un Comité pour la vérité sur l’affaire Ben Barka que présida François Mauriac puis Charles-André Julien. Il contribua à la rédaction de trois Cahiers du témoignage chrétien sur l’affaire.
En janvier 1968, Daniel Guérin fut invité au congrès culturel organisé par le gouvernement cubain à La Havane. Il y présenta un rapport dans lequel il stigmatisait l’agression israélienne du 5 juin 1967 comme « une avancée des forces les plus réactionnaires dans le monde ».
Théoricien du « marxisme libertaire »
Lors des événements de mai-juin 1968, Guérin cosigna — avec Sartre, Simone de Beauvoir, Leiris et Colette Audry — une déclaration dans Le Monde du 8 mai, faisant appel à « tous les travailleurs et intellectuels à soutenir moralement et matériellement le mouvement de lutte engagé par les étudiants et les professeurs ». Il anima des débats sur l’autogestion dans les amphithéâtres de la Sorbonne.
L’année 1969 fut celle de l’engagement actif de Daniel Guérin dans une organisation libertaire. Il publia une édition remaniée de Jeunesse du socialisme libertaire sous un titre plus explicite, Pour un marxisme libertaire, dans la préface duquel il prenait des distances avec l’« anarchisme classique » et précisait que la synthèse marxiste libertaire à laquelle il était attachée s’était transportée, depuis Mai, « du domaine des idées dans celui de l’action ».
En juin, au grand dam des milieux révolutionnaires, il soutint, dans Le Monde, la candidature présidentielle d’Alain Poher, en raison de ses positions en faveur de la libération sexuelle.
À l’automne 1969, Daniel Guérin et Georges Fontenis, s’appuyant sur des militants de la Jeunesse anarchiste communiste de Paris, ainsi que sur des groupes de Nantes, Nancy et Tours, fondèrent le Mouvement communiste libertaire (MCL).
En 1971, Guérin plaida sans succès pour la fusion entre l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) et le MCL. À la mi-juillet 1971, le MCL, augmenté de trois groupes de province de l’ORA, se transforma en Organisation communiste libertaire (OCL dite « première manière ») et Guérin fut directeur de publication du journal Guerre de classes. Cependant, quand il constata le penchant croissant de l’OCL pour l’antisyndicalisme et l’ultragauchisme, il la quitta pour rejoindre l’ORA, fin 1973. Il milita désormais au groupe de Paris 13e avec son épouse Marie, et collabora au journal Front libertaire.
En 1972, il cofonda le Comité antimilitariste (CAM) et participa aux manifestations contre la Loi Debré (22 mars et 7 avril 1973). Il prit la parole dans des meetings contre l’armée à la Mutualité fin 1972 et fin 1973.
Dans les années 1970, il contribua à faire redécouvrir Rosa Luxemburg, qui représentait pour lui un marxisme « authentique » proche à certains égards de l’anarchisme-communisme. Il publia en 1971 une anthologie de ses écrits sur la SFIO, Le socialisme en France, 1898-1912 et, la même année, Rosa Luxemburg et la spontanéité révolutionnaire. L’année suivante, il prit part à un débat sur la pertinence contemporaine des idées de Rosa Luxemburg avec Gilbert Badia, Michael Löwy, Madeleine Rebérioux, Denis Vidal-Naquet et d’autres (« Rosa Luxemburg et nous. Débat » in Politique aujourd’hui, 1972).
Dans les débats d’orientation qui agitèrent l’ORA en 1975-1976, Daniel Guérin pencha du côté de la tendance Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), animée entre autres par Thierry Renard et Patrice Spadoni. À l’époque, il participa à des débats politiques au centre de tri de Paris-Brune sur l’invitation du Postier affranchi, bulletin PTT animé par les militants UTCL.
En 1976, le congrès d’Orléans de l’ORA décida d’exclure la tendance UTCL mais, ne sachant au juste qui en était membre, tous les militants ayant soutenu la motion UTCL au congrès furent exclus, dont Daniel Guérin. Il fut peu après réintégré dans l’organisation qui s’était entre-temps rebaptisée OCL (dite « deuxième manière »), mais il la quitta rapidement en raison de son évolution antisyndicaliste.
En 1980, Daniel Guérin rejoignit l’UTCL qui, devenue une organisation à part entière, correspondait à ses positions « marxistes libertaires ». Il appréciait également son attitude ouverte sur la question de l’homosexualité. À la même époque, il participa au comité de soutien aux emprisonnés d’Action directe.
Les 4 et 5 avril 1981, Daniel Guérin coorganisa le colloque de l’UTCL « Cronstadt 1921-Gdansk 1981, soixante ans de résistance au capitalisme d’État ». Le carnet d’adresses de Guérin contribua largement à assurer le succès de l’événement, avec la participation de Marcel Body, Anton Ciliga, Cornélius Castoriadis, Henri Arvon, Marc Ferro, Georges Fontenis, Jean-François Godchau, Arthur Lehning et David Rousset. S’y ajoutaient des dissidents des pays de l’Est en lien avec l’UTCL comme le Hongrois Pierre Kende, le Polonais Krysztov Pomian et deux responsables du SMOT (syndicat libre d’URSS), Vladimir Borissov et Victor Feinberg. Au colloque, Guérin traita deux sujets : « De l’Autogestion à la bureaucratie soviétique (1917-1921) » et « Cronstadt 1921 ».
À l’époque de l’élection présidentielle, il cosigna, malgré l’UTCL, un appel public de soutien à la candidature de François Mitterrand.
À la fin de 1981, le Collectif de lutte antimilitariste s’effaça devant un nouvel organisme qui prônait aussi bien l’insoumission et l’objection de conscience que la formation de comités de soldats dans les casernes. Guérin avait, depuis longtemps, milité pour cette unification. Ainsi fut lancé le journal R.A.S. dont Jean-Luc Dupriez*, fut directeur de publication.
En 1984 parut chez Spartacus la dernière version remaniée de son vivant de son livre de 1959, désormais intitulé À la recherche d’un communisme libertaire.
Dans les années 1980, Daniel Guérin manifesta son soutien à la lutte du peuple kanak. Le 29 janvier 1985, au terme d’un grand meeting parisien organisé par le FLNKS et plusieurs organisations dont l’UTCL, il rencontra Jean-Marie Tjibaou.
Il contribua ensuite à la rédaction du Projet communiste libertaire adopté par l’UTCL en 1986. La même année, à 82 ans, il descendait dans la rue encourager les jeunes manifestants hostiles à Devaquet. Il habitait alors 5, square de Port-Royal, à Paris 13e.
Les 29 et 30 novembre 1986, il prit la parole au colloque-forum organisé par l’UTCL sur le syndicalisme révolutionnaire et l’alternative. Son intervention porta sur les trade-unions en Angleterre et leurs relations avec la Première Internationale.
Sentant sa fin approcher, Daniel Guérin désigna trois exécuteurs testamentaires pour veiller à la postérité de son œuvre. Daniel Guerrier* fut charger de veiller à la réédition de ses livres libertaires, Michel Dreyfus à celle de ses livres d’histoire et Claude Girard à celle de ses livres touchant à la sexualité.
À la mort de Daniel Guérin, en 1988, l’UTCL organisa une cérémonie du souvenir. L’ensemble de l’extrême gauche (y compris Arlette Laguiller, Alain Krivine et Pierre Lambert) vint lui rendre un dernier hommage pour l’ensemble de son œuvre.
Par David Berry, Guillaume Davranche
ŒUVRE : Le Livre de la dix-huitième année, Albin Michel, 1922 — L’Enchantement du Vendredi saint, Albin Michel, 1925 — Le Guide bleu de la Syrie, 1928 — La Vie selon la chair, Albin Michel, 1929 — La Peste brune, Librairie du Travail, 1933 — Fascisme et grand capital, Italie, Allemagne, Gallimard, 1936 — Contre la guerre et l’union sacrée. La farce du désarmement (Sous la dir.), PSOP, s.d. — La lutte de classes sous la Première République, 1793-1797, Gallimard, 1946, 2 vol. — Où va le peuple américain ?, Julliard, 1950-1951, 2 vol. — Pitié pour le Maghreb, Imprimerie Chantenay, 1953 — Au service des colonisés : 1930-1953, Éditions de Minuit, 1954 — Quand le fascisme nous devançait. Souvenirs et leçons de dix ans, 1930-1940, Rivière, 1955 — Kinsey et la sexualité, Julliard, 1954 — Les Antilles décolonisées, Présence africaine, 1956 — « L’Algérie n’a jamais été la France » [Déclaration du 27 janvier 1956 au meeting à Paris du Comité d’action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord], chez l’auteur, 11 Quai aux Fleurs, 1956 — Le Fascisme : promesses et réalités, Librairie des sciences humaines, 1956 — Shakespeare et Gide en correctionnelle ? Essai, Éditions du Scorpion, 1959 — Jeunesse du socialisme libertaire, Rivière, 1959 — Quand le fascisme et la guerre nous devançaient, Correspondance socialiste internationale, 1960 — Vautrin. Du roman à la scène et à l’écran, d’après Honoré de Balzac,La Plume d’or, 1960 — Le Grain sous la neige, d’après le roman d’Ignazio Silone, Éditions mondiales, 1961 — Eux et lui, Éditions du Rocher, 1962 — Front populaire, révolution manquée, Julliard, 1963 — Qu’est-ce que la question antillaise ?, Études anticolonialistes, 1963 — Décolonisation du Noir américain, Éditions de Minuit, 1963 — L’Algérie qui se cherche, Présence africaine, 1964 — L’Algérie caporalisée ?, EDI, 1965 — Un jeune homme excentrique. Essai d’autobiographie, Julliard, 1965 — L’Anarchisme, Gallimard, 1965 — Ni dieu ni maître, anthologie de l’anarchisme, Éditions de Delphes, 1966 —Le Pouvoir noir, Les Amis du SNCC [Pouvoir noir], mars 1967 (Rapport au meeting des « Six heures pour le Vietnam », au Palais de la Mutualié, le 6 décembre 1967) — Cuba-Paris, chez l’auteur, 13 rue des Marronniers, Paris 16e, 1968 — Le Mouvement ouvrier aux États-Unis, Francois Maspero, 1968 — Les Mutineries de la mer Noire, supplément des Cahiers de mai n° 13, 1969 — Pour un marxisme libertaire, Laffont, 1969 — La Révolution française et nous, La Taupe, 1969 — Pour le peuple tchécoslovaque, chez l’auteur, 13 rue des Marronniers, 1969 (Intervention de l’auteur, 1er-2 février 1969, à une conférence préparatoire à une rencontre internationale de la gauche socialiste et communiste sur la situation en Tchécoslovaquie, tenue à Stockholm à l’initiative de la Fondation Bertrand Russell ; contient également l’intervention de l’étudiant tchèque Lubomir Holecek et la résolution finale) — Essai sur la révolution sexuelle après Reich et Kinsey, Belfond, 1969 — La Révolution française et nous, La Taupe, 1969 — Édition et introduction à Léon Trotski, Sur la Deuxième Guerre mondiale, La Taupe, 1970 — L’Anarchisme dans les montagnes (CH-Neuchâtel, Revue neuchâteloise, 1971), avec Marianne Enckell, Marc Vuilleumier et al. — Rosa Luxemburg et la spontanéité révolutionnaire, Flammarion, 1971 — La Concentration économique aux États-Unis, préface d’Ernest Mandel, Anthropos, 1971 — Lettres et tracts de « Spartacus », Tête de feuilles, 1972 — Autobiographie de jeunesse, d’une dissidence sexuelle au socialisme, Belfond, 1972 — L’Armée en France (avec Roland Gengenbach), Filipacchi, 1972 — Bourgeois et bras nus, 1793-1797, Gallimard, 1973 — Ci-gît le colonialisme, Mouton La Haye, 1973 — De l’Oncle Tom aux Panthères, UGE, 1973 — Anarchisme et marxisme [« Exposé fait à New York le 6 novembre 1973 »], Front libertaire, coll. Documents rouge et noir, n° 3, Paris, 1974 — Les Assassins de Ben Barka, dix ans d’enquête, Guy Authier, 1975 — Proudhon oui et non, Gallimard, 1978 — Le Feu du sang, autobiographie politique et charnelle, Grasset & Fasquelle, 1979 — Son testament,Encre, 1979 — Quand l’Algérie s’insurgeait, 1954-1962, La Pensée sauvage, 1979 — Ben Barka, ses assassins, seize ans d’enquête, Plon, 1982 — Homosexualité et Révolution, Le Vent du ch’min, 1983 — À la recherche d’un communisme libertaire, Spartacus, 1984 — Africains du Nouveau Monde, Présence africaine, 1984. — Algérie 1945-1965. Un combat anti-colonialiste, Spartacus Série B, n° 197, 2017, 248 p.
SOURCES : État civil de Suresnes — Fonds Daniel Guérin à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (BDIC, Nanterre) — Fonds Daniel Guérin 1932-1959 à l’Institut international d’histoire sociale (Amsterdam) — Archives du Comité pour la vérité sur l’Affaire Ben Barka, Section Archives d’Histoire Contemporaine (17 décembre 1984), Fondation nationale des sciences politiques, Paris — Cahiers Daniel Guérin n°0, novembre 1989 — Georges Fontenis, « Le long parcours de Daniel Guérin vers le communisme libertaire », et Patrice Spadoni, « La synthèse entre l’anarchisme et le marxisme », Alternative libertaire hors série pour les dix ans de la disparition de Daniel Guérin, 1998 — témoignage de Thierry Renard — Laurent Muhleisen et Patrice Spadoni, Daniel Guérin, 1904-1988 : combats dans le siècle, Imagora, 1999. — Témoignage de Daniel Guerrier, novembre 2014.