Par Éric Belouet
Né le 28 juin 1936 à Hautmont (Nord), mort le 22 septembre 1994 à Valenciennes (Nord) ; tourneur ; militant jociste (1954-1965), permanent de la JOC en France (1959-1962) puis au Congo (1962-1965) ; syndicaliste CFDT, permanent de la fédération de la Métallurgie (1975-1983) ; militant PS.
Au moment de la naissance de Francis Philippe, deuxième de trois enfants, son père était employé de bureau et fut ensuite successivement responsable d’un service administratif, maçon et ouvrier d’usine, avec des responsabilités syndicales à la CFTC sur le plan local. Sa mère, sans profession selon l’état civil, fut secrétaire. Tous deux domiciliés à Hautmont étaient catholiques pratiquants.
Francis Philippe obtint le certificat d’études primaires, puis fréquenta l’école professionnelle privée de Louvroil (Nord), où il obtint deux CAP (ajusteur et fraiseur) et un BEI d’ajusteur. Il entra au travail en 1954 comme tourneur chez Schwartz à Hautmont. En raison de la guerre d’Algérie, il effectua 27 mois de service militaire, de 1956 à 1959, dans le génie saharien.
Ayant adhéré à la JOC dès son entrée au travail, Francis Philippe avait rapidement intégré l’équipe dirigeante de la fédération jociste de la Sambre. À son retour du service militaire, il devint permanent national du mouvement au sein de l’équipe de la région du Nord. Il avait également la responsabilité de la branche nationale « Aînés » (21-25 ans) et de sa publication – Perspectives nouvelles – dans laquelle il écrivait régulièrement. Il assuma ces tâches jusqu’en 1962, date à laquelle la JOC internationale lui demanda de partir en Afrique avec le titre de « conseiller technique ». Basé à Brazzaville (Congo), il avait la responsabilité de former et d’aider les permanents jocistes autochtones de quatre pays : Congo, Gabon, Tchad et Centrafrique. À la différence de la permanente de la JOCF envoyée à la même époque à Brazzaville – Annie Bonhomme – Francis Philippe ne fut pas expulsé du Congo en 1964 et ne revint en France qu’au printemps 1965.
Francis Philippe quitta alors la JOC et se maria, le 19 mars 1966 à Feurs (Loire), avec Annie Bonhomme. Le couple s’installa à Hautmont et quatre enfants naquirent de cette union : des jumeaux (garçon et fille) en décembre 1966, une fille en juillet 1968 et un garçon en mai 1974 (les trois aînés militèrent quelque temps à la JOC). La famille déménagea en 1975 à Aulnoy-lez-Valenciennes (Nord).
À son retour en France, Francis Philippe fut, pendant quelques mois, ouvrier aux produits céramiques de Douzies-Maubeuge (Nord) avant de retourner chez Schwartz, à Hautmont. Il fut ensuite aléseur P 3 chez Sculfort, à Maubeuge. Militant de la CFDT, successivement délégué du personnel, responsable des métaux à l’Union locale, puis sur la zone et enfin sur la région, il fut permanent de la fédération CFDT de la Métallurgie de janvier 1975 à février 1983 dans le Nord, région alors confrontée au problème de la crise de la sidérurgie (il participa notamment aux négociations nationales sur les conditions des licenciements). Il fut ensuite, jusqu’en décembre 1983, employé au Comité régional d’expansion économique du Nord-Pas-de-Calais (CERES), structure associée au Conseil régional, puis chargé de mission et rédacteur de la Note d’information économique de l’Agence régionale de développement du Nord-Pas-de-Calais, jusqu’à son décès.
Francis Philippe représenta la CFDT à l’Institut des Hautes études de la Défense nationale (IHEDN), de 1984 à 1994, ainsi qu’à l’université de Valenciennes et du Hainaut Cambraisis, dans les conseils d’administration de différents instituts (IUT, ISTV…).
Il milita au PS après 1983 mais n’y prit pas de responsabilités. Il participa également à la vie de la section locale de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie (FNACA).
Francis Philippe a reçu la médaille du Mérite national des mains de Michel Delebarre le 19 mars 1988 comme reconnaissance de son action syndicale.
Par Éric Belouet
SOURCES : Témoignage d’Annie Philippe, 16 mars 2007. — Arch. JOC (SG) : fichier des anciens permanents. — État civil d’Hautmont.