LEROY Léon, Jean, Louis

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 15 octobre 1898 à Épernay (Marne), fusillé après condamnation à mort le 22 mars 1944 à L’Épine (Marne) ; artisan peintre ; résistant.

Léon Leroy
Léon Leroy
SOURCE : Daniel Pellus, " 1944-Un procès nazi :
l’affaire de Vogüé "

Léon Leroy était le fils de Jean Nicolas Leroy, peintre en bâtiment, et de Constance Varin, sans profession. Il avait épousé Madeleine Julienne Marguerite Schmidt le 7 juillet 1923 à Épernay (Marne), où il exerçait la profession d’artisan peintre.

Dès 1941, Léon Leroy rejoignit le groupe Ceux de la Résistance (CDLR) d’Épernay. Aux côtés de René Herr qui l’avait recruté, il transmettait des renseignements et assurait l’instruction au maniement des explosifs, en particulier auprès des jeunes du groupe FTPF-FFI de Saint-Martin-d’Ablois. Dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943, il posa des explosifs devant les locaux de la Légion des volontaires français (LVF) à Épernay, tandis que René Herr en posait devant le Soldatenheim.

Arrêté par la police allemande le 13 janvier 1944, il a été jugé en mars 1944 par le tribunal militaire allemand FK 531 de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne) qui a exceptionnellement siégé à Reims (Marne) dans la Salle des criées de la Chambre des notaires, en même temps que Robert de Vogüé. Directeur de la maison de champagne Moët et Chandon, Robert de Vogüé avait d’abord adhéré à la Révolution nationale et soutenu le gouvernement de Vichy qui l’avait nommé à plusieurs postes importants : membre du Conseil départemental de la Marne qui s’est substitué au Conseil général élu avant-guerre, délégué du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), président du Groupement interprofessionnel patronal (GIPER) et du Groupement interprofessionnel et social d’Épernay (CIS), des organismes créés par Vichy et destinés à promouvoir la Charte du travail à Épernay et dans la Marne. Robert de Vogüé avait rejoint la Résistance en 1943 au sein du mouvement Ceux de la Libération (CDLL). Les autorités allemandes d’occupation avaient décidé de lui faire un procès public, largement relayé par la presse et destiné à montrer que la répression allemande n’épargnerait pas les notables, d’où le choix de Reims. Condamné à mort le 8 mars 1944, Robert de Vogüé a été gracié et déporté dans plusieurs prisons en Allemagne (déporté rentré).

Léon Leroy et son camarade René Herr ont été condamnés à l’issue de ce même procès pour « actes de franc-tireur par usage d’explosifs ».>
L’avocat Maître Pelthier a témoigné de « l’admirable courage de Leroy qui réconfortait sa femme » après l’annonce du verdict.
Léon Leroy a été fusillé en même temps que René Herr le 22 mars 1944 sur le terrain de La Folie à L’Épine.

Le tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne a rendu le 28 avril 1944 un jugement déclaratif de décès transcrit le 10 mai à l’état civil de Châlons sous le numéro 390, qui le déclare « décédé à Châlons-sur-Marne le 22 mars 1944 à sept heures trente et une minutes ».

Inhumé après l’exécution dans le cimetière de l’Est de Châlons, le corps de Léon Leroy a été exhumé le 6 octobre 1944 et transféré à Épernay dans le cimetière du Nord.

Léon Leroy a été reconnu « Mort pour la France » en 1946 et il a été homologué FFI. Le titre d’Interné-Résistant lui a été décerné ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 23 octobre 1945 publié au JO le lendemain.

Dans la Marne, le nom de Léon Leroy est inscrit sur la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine et sur la liste des fusillés du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157436, notice LEROY Léon, Jean, Louis par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 11 mars 2014, dernière modification le 8 avril 2020.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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Léon Leroy
SOURCE : Daniel Pellus, " 1944-Un procès nazi :
l’affaire de Vogüé "
Butte des fusillés à L'Épine
Butte des fusillés à L’Épine
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> d'Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
d’Épernay
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 366 270 . – Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, liste S 1744, dossier B8/49, numéro 013825. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944 ; fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Maurice Pelthier, Les tribunaux allemands à Reims et à Châlons-sur-Marne, monographie dactylographiée, sans date. – L’Union, 15 avril 1946. – Pierre Servagnat, La Résistance et les Forces françaises de l’intérieur dans l’arrondissement d’Épernay-Souvenirs du capitaine Servagnat-Ceux de la Résistance, Presses de l’Imprimerie de Montligeon, 1946. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Daniel Pellus," 1944-Un procès nazi : l’affaire de Vogüé ", in Les procès scandaleux en Champagne du Moyen Âge à nos jours, Éd. Martelle, Amiens, 1995. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Épernay, (acte de naissance) ; Châlons-en-Champagne (transcription du jugement déclaratif).

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