BARRA Mathieu, Jacques, Lucien

Fils d’un Italien originaire de la province de Cuneo, journalier, Barra, ouvrier boulanger, habitait le quartier du Pont-de-Bois après son mariage à Toulon, en avril 1929. En octobre 1929, il était membre du bureau et de la commission de contrôle financier de l’Union locale CGTU de Toulon. Lors de la conférence du rayon communiste à Carnoules, le 26 janvier 1930, il devint membre du comité de rayon et, le mois suivant, était le dirigeant local des Jeunes gardes antifascistes. Il assumait avec Jean Bartolini le secrétariat du rayon pendant l’absence de Léon Pothier en août 1930.

Lors des élections municipales de 1929, Barra, sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan », obtint, le 5 mai, 1 262 voix sur 25 500 inscrits.

Barra, secrétaire du syndicat des ouvriers boulangers, au congrès de Nice de la neuvième Union régionale de la CGTU devint membre de la commission exécutive, le 14 juillet 1930. Il figurait sur le répertoire saisi sur [Kraus-89442] comme membre du bureau du rayon communiste avec la mention « org. ». Selon la police, il était, à la fin de 1930, chargé du travail « anti » à Toulon. Il était en 1931, membre du comité départemental du SRI et appartenait, selon la police, en 1932 à la cellule communiste des boulangers (il ne nous semble pas que cette cellule ait existé), en 1933, à la cellule centre et rues de Toulon. Selon Dominique Bacelon, il était, sous le Front populaire, secrétaire de la cellule du quartier du Pont-de-Bois.

Lors de l’élection de la commission exécutive de l’Union locale de la CGT après la réunification, Mathieu Barra en devint membre, le 18 février 1936, et fut réélu, le 24-25 avril 1937 avec 112 mandats (en quatrième position). Secrétaire adjoint du syndicat des ouvriers boulangers en juillet 1937, puis secrétaire à nouveau de ce syndicat en janvier 1938, il était désigné, le 22 juin 1938, comme membre suppléant de la commission départementale paritaire de conciliation.

Parallèlement, Barra, membre de la cellule "Centre et rues" en 1934, ne cessa de faire partie du comité du rayon communiste du Var, puis du comité régional. Candidat aux élections municipales de 1935, sur la liste communiste, il obtint 2 563 voix sur 29 381 inscrits.

Lors du congrès de l’Union locale de la CGT, Mathieu Barra s’abstint dans le vote hostile aux anciens membres de la CGTU, le 14 septembre 1939. Dès septembre 1940, bien qu’il ait signé selon la police une lettre de non-appartenance au Parti communiste, il était surveillé comme communiste. Au début de 1942, il participa à la réunion clandestine de dirigeants syndicalistes dans les locaux de la caisse d’assurances “Le Travail“. Barra, en 1943, fit partie du triangle de direction de l’Union départementale de la CGT clandestine avec Joseph Bessone et Paul Vidal. Il s’occupait plus particulièrement des petites entreprises de la région toulonnaise. Il quitta le département en avril 1944.

À la Libération, Mathieu Barra retrouva sa place dans les organismes de direction de la CGT. Le 25 mars 1945, au congrès de l’Union locale, il en devint le secrétaire, responsabilité qu’il conserva au congrès du 23 mars 1946. Au meeting du Premier mai qui suivit, il lut la résolution. Le 24 avril 1947, candidat sur la liste d’union « pour la défense de la Sécurité sociale » présentée par la CGT, il fut élu au conseil d’administration de la Caisse primaire de Sécurité sociale. En juin 1950, il conduisait la liste de l’Union départementale de la CGT pour les élections à la Caisse d’allocations familiales. Le 22 mai 1955, candidat sur la liste communiste aux élections municipales de Toulon, il obtint 13 553 voix et signes préférentiels sur 68 767 inscrits.

En 1980, toujours membre du Parti communiste français, Barra habitait Le Brusc (commune de Six-Fours).

Son frère Marcel était en 1931 trésorier adjoint de l’Étoile sportive toulonnaise, organisation de la Fédération sportive du Travail.

Un autre Barra Étienne, Mathieu, Marius, né à Collobrières (Var), le 29 mai 1909, était signalé comme communiste en 1930. Il habitait rue Castillon dans le quartier du Mourillon.