BONNEVIALLE Maurice

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 6 décembre 1913 à Izieux (Saint-Chamond, Loire), fusillé le 16 février 1944 à la Doua (Villeurbanne, Rhône) ; menuisier ; militant syndical ; résistant au sein de Combat et de l’Armée secrète (AS).

Fils de Jacques Pascal et de Rosalie Blachon, Maurice Bonnevialle était menuisier, marié à Claudia Barlet et avait trois enfants. Il demeurait à Izieux (Saint-Chamond, Loire), lieu de la Varizelle, maison Bonnevialle. Ouvrier et membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), il rentra ensuite au syndicat chrétien. En 1940, il fut incorporé dans le 238e Régiment d’infanterie, puis fait prisonnier de guerre et interné dans le stalag VI. Il s’évada et revint à Izieux en février 1941.
Il s’engagea dans le mouvement Combat et dans les Équipes chrétiennes puis dans l’AS. Il diffusa des mots d’ordre et de la presse puis il devint responsable d’un groupe franc à Saint-Chamond (Loire).
Maurice Bonnevialle procura les fausses clés qui servirent à l’évasion de Jean de Lattre de Tassigny de la maison d’arrêt de Riom (Puy-de-Dôme).
Le 24 mai 1943, deux membres des autorités allemandes arrêtèrent Maurice Bonnevialle chez lui. Ils le conduisirent à Saint-Étienne (Loire) puis à Lyon (Rhône). Il subit un interrogatoire lors duquel on lui demanda d’expliquer sa présence en France en tant que prisonnier de guerre. Il déclara être rapatrié sanitaire et fut remis en liberté le 25 mai.
Le 23 novembre 1943, deux membres de la Sipo-SD l’arrêtèrent chez son employeur, M. Carrot, charron à Izieux, pour « aide à l’ennemi ».
Il fut ensuite emprisonné à la caserne Grouchy à Saint-Étienne pendant une quinzaine de jours. Il y fut torturé puis conduit au fort Montluc (Lyon, Rhône) où il subit à nouveau des tortures.
Le 26 janvier 1944, Maurice Bonnevialle fut condamné à mort par le tribunal militaire du territoire du sud de la France pour avoir favorisé l’ennemi.
Le 16 février 1944, un peloton allemand le fusilla sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône).
Après son décès, ses effets en loques et ensanglantés furent envoyés à sa femme.
Son corps fut retrouvé dans un charnier de la Doua à la Libération et identifié par sa femme le 29 septembre 1945.
Le 8 octobre 1945, ses funérailles furent organisées à Izieux. Environ 5 000 personnes assistèrent à la cérémonie parmi lesquelles des représentants de différents mouvements de résistance et de syndicats, des officiels et compagnons de lutte.
Une place et une rue portent son nom à Saint-Chamond.
Le 16 février 1944, il avait écrit une dernière lettre à son épouse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157492, notice BONNEVIALLE Maurice par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 13 mars 2014, dernière modification le 18 septembre 2018.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 3808W776, 3808W760, 3808W732, 3808W688, 3460W2. – Liste officielle no 63 de prisonniers français (13 janvier 1941), sur Gallica. – Le Comité de la Loire de l’ANACR, Mémorial de la Résistance de la Loire, 1992. – René Gentgen, La Résistance civile dans la Loire de sa naissance à la libération, 1996. – http://www.forez-info.com. – René Gentgen, Résistance Loire les formations militaires, 1993.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable