BOUJARD Henri [BOUJARD César, Henri]

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 4 juin 1915 à Féternes (Haute-Savoie) ; fusillé le 14 février 1944 à la Doua (Villeurbanne, Rhône) ; cultivateur ; résistant FTPF à Féternes.

Henri Boujard
Henri Boujard
Arch. Dép. Rhône, 3460W2

Fils de Frédéric Boujard, cultivateur, et de Marie, Eugénie Echernier, ménagère, frère de Louis Boujard qui mourut pendant la guerre d’Espagne, et de François Boujard abattu par la Milice le 9 mars 1944 à Thonon-les-Bains (Hautes-Savoie), Henri Boujard demeurait à Féternes (Haute-Savoie), au hameau de Lesvaux. Il était célibataire et exerçait la profession de cultivateur (certaines sources indiquent qu’il était également employé à la Compagnie du gaz et ouvrier de fabrique).
Il s’engagea vers mars 1943 dans le groupe FTPF de Féternes commandé par Maurice Flandin (dit Blanchard). Il participa à la réception de plusieurs parachutages d’armes et de munitions à Féternes et il ravitailla, nourrit et logea des résistants.
Le 9 janvier 1944, une action organisée par des FTP contre des miliciens réunis à Champanges (Haute-Savoie) tourna mal. L’un des résistants, blessé, partit se réfugier dans le café Echernier à Féternes. Henri Boujard, présent lors du retour du jeune FTP, décida d’attendre les miliciens. À leur arrivée, il fit feu mais sa mitraillette s’enraya. Les miliciens l’arrêtèrent et le transférèrent au poste de la Milice à Neuvecelle (Haute-Savoie) où il fut violemment frappé et humilié. Le 12 janvier, il fut conduit à la brigade de gendarmerie d’Évian (Haute-Savoie). La police allemande vint le chercher rapidement et l’interrogea à l’Hôtel du Parc, à Évian. Conduit ensuite à Lyon (Rhône), il fut interné à la prison Montluc et torturé.
Le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon le condamna à mort le 31 janvier 1944 comme franc-tireur et pour avoir favorisé l’ennemi.
Il fut exécuté le 14 février 1944 sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône). On été fusillés le même jour deux inconnus.
Son corps fut retrouvé dans le charnier de la Doua après la guerre et identifié par sa mère le 29 septembre 1945.
Il fut homologué 1re classe des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en 1947 et le titre d’Interné Résistant lui fut attribué en 1954. Il obtint la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157494, notice BOUJARD Henri [BOUJARD César, Henri] par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 19 juin 2018, dernière modification le 27 décembre 2021.

Par Jean-Sébastien Chorin

Henri Boujard
Henri Boujard
Arch. Dép. Rhône, 3460W2

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Rhône, 3460W2, 3335W22, 3335W17. – Michel Germain, Histoire de la Milice et les forces du maintien de l’ordre. Guerre civile en Haute-Savoie, 1997. — État civil.

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