BARRALIS Roger

Par Jean-Philippe Legois

Né le 1er août 1945 à Cannes (Alpes-Maritimes) ; dirigeant local (1963-1966), puis national (1968-1969) de l’UNEF ; membre du PSU de 1966 à 1986 ; secrétariat national étudiant du PSU en 1966-1967 ; permanent du PSU en 1967 et en 1971 ; membre du bureau national du syndicat CGT de l’ONIC de 1975 à 1983.

Roger Barralis
Roger Barralis
Roger Barralis à la journée Maitron et ITS du 21 novembre 2015.

Roger Barralis s’éveilla à la politique au moment de la défaite de Dien Bien Phu et de la guerre d’Algérie et au contact d’amis comme Jean-Pierre Coton. À la rentrée 1963, après un baccalauréat scientifique, il s’inscrivit en droit à la faculté d’Aix-en-Provence, habita en cité universitaire, milita à l’association des résidents et à l’Union syndicale des étudiants en droit (USED), regroupant les étudiants de gauche face à la Corpo de droit et faisant partie de l’Association Générale des Étudiants d’Aix (AGEA).
Au moment de la préparation des élections présidentielles de 1965, il contribua à constituer un comité de soutien à Mitterrand*, avec participation de la SFIO, de l’UEC, de la JEC et du PSU. Au moment de la campagne, il adhéra à la Convention des institutions républicaines, puis en démissionna désapprouvant la tonalité anti-communiste des discours. Après l’élection présidentielle, il poussa à la création du Rassemblement des étudiants socialistes (RES), hésitant à s’intégrer nationalement dans la SFIO ou le PSU... Conquis par les arguments et la personnalité de Marc Heurgon*, Roger Barralis adhéra, comme le reste du RES, au PSU en juin 1966. L’année universitaire 1965-1966 fut une année de grande effervescence militante : après deux ans en cité universitaire, Roger Barralis loua un appartement avec trois autres de ses camarades et ne se présenta pas à la session d’examen de juin 1966. Sur proposition d’Heurgon, il s’installa à Paris, fut élu secrétaire national du PSU et prépara l’accession des ESU à la direction nationale de l’UNEF, tout en refusant, dans un premier temps, d’intégrer le bureau National de l’UNEF : il préféra militer au PSU, dont il devint permanent pendant l’année 1967, notamment au moment de la préparation du 5e congrès du PSU voyant s’affronter les lignes Martinet-Poperen et Michel Rocard*. À la fin de l’année 1967, il démissionna de son poste de permanent, devint salarié tout en continuant ses études et son militantisme étudiant : ayant réussi le concours d’entrée à l’IEP d’Aix-en-Provence en octobre 1966, il suivit son cursus de sciences politiques (il sera diplômé de sciences politiques en 1971) tout en étant inscrit en droit à Assas, où il milita à l’AGEDESEP et contre l’extrême-droite. Étudiant salarié pendant les journées de mai-juin 1968, il créa une section CGT dans son entreprise. Par la suite, après avoir participé à l’organisation de l’université méditerranéenne d’été, il intégra officieusement le bureau national de l’UNEF en août et fit partie, au sein des ESU, de ceux qui élaborèrent le texte de Marseille, tentant de trouver un modus vivendi avec l’UEC au sein de l’UNEF contre l’avis de Jacques Sauvageot* et de Marc Heurgon, plus critiques envers le PCF. Mis en minorité, il envisagea de se retirer de la direction des ESU, puis resta en obtenant le maintien d’un cadre démocratique et unitaire sans exclusion de l’UEC. Après le congrès de Marseille (décembre 1968) qui consacra la ligne de transformation de l’UNEF en mouvement politique de masse et le maintien des ESU à sa direction face aux oppositions centrifuges AJS et UEC, lors de l’assemblée générale de mai 1969, à Dauphine, Roger Barralis devint secrétaire général et prépara la transformation de l’UNEF basée, non plus sur les AGE, mais sur des comités d’action. À partir d’août 1970, il dut se retirer pour accomplir son service militaire. À son retour, en septembre 1971, à la demande de Michel Rocard, il redevint permanent du PSU, gérant notamment la passation de pouvoir à la MNEF ; avec Luc Barret*, il tenta également de tirer le bilan de cette expérience militante en créant un Centre de coordination et de recherches sur le mouvement étudiant.
En 1972, Roger Barralis entra à l’Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) et milita à la CGT. Responsable de la section parisienne, puis membre de la direction nationale, de 1975 à 1983, il fit partie, avec son syndicat, de l’opposition interne à la CGT. Fin 1991, il quitta l’ONIC et entra au ministère de l’agriculture. Militant du PSU jusqu’à sa dissolution, en 1986, il continua à militer localement au sein de « Clamart Autogestion », devenu en 2001 « Alternatives Clamartiennes ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15750, notice BARRALIS Roger par Jean-Philippe Legois, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 24 novembre 2015.

Par Jean-Philippe Legois

Roger Barralis
Roger Barralis
Roger Barralis à la journée Maitron et ITS du 21 novembre 2015.

SOURCES : Fonds Barralis (F delta 1 081), BDIC, Nanterre. — Entretien avec Roger Barralis, 26 mai 2001.

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