PHARISIEN Bernard, Louis, Vincent

Par Jacques Girault

Né le 7 mars 1938 à Essoyes (Aube), mort le 16 novembre 2018 au Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne) ; instituteur en Seine-et-Marne ; militant du SNI et de la FEN, puis, comme retraité du SNUipp-FSU ; militant communiste ; écrivain.

Bernard Pharisien
Bernard Pharisien

Descendant de vignerons de l’Aube ruinés par la crise du phylloxéra, fils d’une mère célibataire exerçant successivement divers métiers manuels, Bernard Pharisien fut seulement baptisé. Elève du cours complémentaire de Bar-sur-Seine, puis du lycée de Troyes (1953-1954), il fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs de Troyes (Aube) de 1954 à 1958, et obtint par la suite le diplôme universitaire de propédeutique (sciences). Il enseigna en Seine-et Marne comme directeur d’école à Sourdun (1958-1959), à Soisy-Bouy (1959-1966) où il fut secrétaire de mairie. Il poursuivit sa carrière à Melun comme maître formateur à l’école d’application Pasteur (1966-1972) puis comme directeur de l’école d’application Armand Cassagne (1972-1993).

Il effectua son service militaire de janvier 1962 à avril 1963 à Mourmelon (Aube) pendant ses classes. Au moment de la signature des accords d’Evan, il fut affecté à la surveillance du camp de Vadenay (Marne) où étaient emprisonnés des membres du FLN condamnés à mort. Il termina son temps à Mailly-le-Camp (Aube) comme brigadier-chef. Athée, il se maria religieusement (« ce fut une vraie concession », selon son témoignage) en juin 1959 à Saint-Parres-aux-Tertres (Aube) avec une institutrice. Le couple eut trois enfants et habitait Le Mée-sur-Seine avant de divorcer en 1988.

Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1957, Bernard Pharisien assuma des responsabilités à partir de 1959 de délégué des jeunes à Bray-sur-Seine puis de secrétaire de sous-section à Provins. Élu au conseil syndical sans discontinuer, de 1966 à 1993, il fut le fondateur et l’animateur du courant « Unité et Action » dans le département. De 1966 à 1972, le courant « autonome » était majoritaire dans la section syndicale. À la suite du renversement de majorité, il devint secrétaire général de la section du SNI en janvier 1973 et le demeura jusqu’en 1984. Il siégea comme délégué du personnel dans des commissions paritaires de 1969 à 1993.

Secrétaire départemental de la Fédération de l’Éducation nationale de 1984 jusqu’au congrès de Perpignan en 1992, il mit sur pied la section départementale de la Fédération syndicale unitaire avant son départ à la retraite, et continua de siéger au conseil syndical du SNUipp pendant quelques années, sans y prendre une part très active.

Bernard Pharisien fut membre du bureau national du SNI (1976–1979) puis membre suppléant du bureau national de la FEN (1985–1992), désigné au titre de la tendance « Unité et Action ». Pendant ces années, il fut notamment élu sur liste syndicale à la commission administrative paritaire nationale des instituteurs et des professeurs des écoles de 1990 à 1993. Membre du collectif national du courant « Unité et Action », il fut responsable de la diffusion de sa revue Unité et Action et de l’hebdomadaire du courant pour les adhérents du SNI U-A Infos.

Il joua un rôle actif lors du choix de fonder le Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et PEGC affilié à la nouvelle Fédération syndicale unitaire. De 1993 à 2013, retraité, membre, sans avoir de responsabilité, du secteur administratif du SNUipp, il fit notamment partie de l’équipe qui conçut et rédigea la première édition de Kisaitou qui détrôna à termes le Code Soleil. Durant ces années de responsabilités syndicales, refusant d’être permanent à temps complet, il assuma ses fonctions de directeur en bénéficiant de l’aide d’un remplaçant affecté à mi-temps dans l’école pour accomplir certaines tâches.

Actif dans la Fédération des conseils de parents d’élèves, il présida un conseil au Mée-sur-Seine et représenta le SNI auprès de ses instances départementales durant 2 ans.

Bernard Pharisien, membre des Jeunesses communistes depuis 1960, adhéra au Parti communiste français en janvier 1965 à Soisy-Bouy. Il fut membre du comité de la section communiste de Melun. Dans la fédération de Seine-et-Marne du PCF, il devint membre du comité (1969-1971), du bureau (1971-1972) qu’il quitta en raison de sa nouvelle responsabilité dans la section du SNI, tout en restant membre du seul comité (1972-1994). Il y fut membre de la commission scolaire. Au Mée, il fut candidat aux élections municipales de 1969. À partir des années 1990, lassé par l’attitude des dirigeants fédéraux du PCF qui avaient refusé « brutalement », selon lui, toutes les analyses critiquant les orientations politiques du Parti, « j’ai jeté l’éponge » et il quitta le Parti « sur la pointe des pieds » tout en affirmant en 2013 « je n’ai rien perdu de mes convictions ».

Retraité en 1993, Pharisien, qui s’était toujours intéressé à la vie à Essoyes et à ses illustres habitants dont le peintre Auguste Renoir et le cinéaste Jean Renoir, s’efforça de mieux connaître cette famille. Il était parent éloigné de Gabrielle Renard, qui fut un des modèles d’Auguste Renoir. Outre ses divers ouvrages, il participa à la rédaction du catalogue de l’exposition « Renoir/Renoir » organisée en 2005 par la Cinémathèque et le Musée d’Orsay, et de l’ouvrage collectif, Lieux renoiriens, publié en 2011 par les Presses universitaires de la Méditerranée sous la direction de Frank Curot. Il créa en 1999 des visites-guidées, « Les Matinales d’Essoyes » autour des Renoir, qui se poursuivirent chaque été. En 2001, il fut lauréat national des « Bravos de l’accueil », représentant la région Champagne – Ardenne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157574, notice PHARISIEN Bernard, Louis, Vincent par Jacques Girault, version mise en ligne le 17 mars 2014, dernière modification le 20 mai 2021.

Par Jacques Girault

Bernard Pharisien
Bernard Pharisien

ŒUVRE : Le catalogue de la BNF comprend sept ouvrages imprimés chez Nemont à Bar-sur-Aube : Célébrités d’Essoyes, 1998 ; L’exceptionnelle famille Heriot, 2001 ; Pierre Renoir, 2003 ; Un itinéraire mouvementé : Victor Charigot (1836-1898) pionnier, bigame et grand-père du cinéaste Jean Renoir, (coécrit avec Pierre Chartrand), 2007 ; Quand Renoir vint paysanner en Champagne, 2009 ; Bornibus le Champenois, 2011 ; Renoir de vigne en vin à Essoyes, 2012 ; Gabrielle d’Essoyes, 2014.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

Iconographie : Voir les sites http://www.christaldesaintmarc.com/sur-les-pas-de-renoir-avec-bernard-pharisien-a86491443, http://renoir.chez.com/ et http://www.youtube.com/watch?v=jDxSZZtYxzo/

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