MORIN François, Raoul

Par Dominique Tantin

Né le 18 octobre 1881 à Royan (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 13 mai 1942 à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; jardinier, manœuvre ; détention d’arme.

Fils de François, jardinier, et de Zélie Carré, François Morin avait épousé en 1931 Marie-Adèle Stuner, infirmière à la retraite. Il était domicilié à Breuillet (Charente-Inférieure, Charente-Maritime).
Suspect en raison de ses opinions de gauche et accusé de faire de la propagande antinazie au moyen de tracts, il fut appréhendé à Breuillet par la gendarmerie française de Royan, le 7 mai 1942 à la suite d’une perquisition faite à son domicile par la brigade, un revolver ayant été découvert dans une boîte de jeux. La Feldgendarmerie de Royan ayant été avisée de ce fait vint s’emparer du prisonnier le lendemain et le conduisit à la prison Lafond de La Rochelle.
Condamné à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 540 de La Rochelle pour « détention d’armes », il fut exécuté au polygone de la Marine à Rochefort-sur-Mer le 13 mai 1942 à 17 h 01.
La mention « Mort pour la France » fut portée sur son acte de décès par jugement du tribunal civil de Rochefort rendu le 15 juillet 1947.
Mais l’Association des Anciens Combattants de Breuillet contesta cette décision et refusa de voir son nom figurer sur le monument aux morts. L’enquête ouverte pour répondre à la demande déposée par la veuve de François Morin visant à obtenir l’attribution de la qualité d’Interné Politique à son mari aboutit à un rejet définitif le 6 juillet 1956. En effet, il ressortit des dépositions recueillies par les gendarmes en octobre 1949 que François Morin, inscrit au Parti communiste avant la guerre, semblait avoir pris parti pour les Allemands sous l’Occupation. Dès leur arrivée, il se mit à leur service, employé comme jardinier au siège de la Gestapo à Royan et manœuvre à l’Organisation Todt. Son épouse, d’origine alsacienne et germanophone, avait une entreprise de lavage et travaillait pour les Allemands. Ils recevaient souvent des Allemands à leur domicile et tenaient des propos hostiles aux Alliés. Au moment de son arrestation, Morin affirma qu’il était membre du groupe Collaboration et qu’il ne craignait rien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157598, notice MORIN François, Raoul par Dominique Tantin, version mise en ligne le 4 juin 2014, dernière modification le 3 mars 2021.

Par Dominique Tantin

SOURCE : DAVCC, Caen.

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