Par Jean-Sébastien Chorin
Né le 1er décembre 1919 à Lyon (IIe arr., Rhône), fusillé le 21 décembre 1943 à la Doua, commune de Villeurbanne (Rhône) ; électricien ; résistant du mouvement Franc-tireur, membre de l’Armée secrète (AS) et des Mouvements unis de Résistance (MUR).
Fils d’André et d’Anne Jeanne Ledeuil, il était marié à Georgette Charnot. Il fut admis à l’École des apprentis marins de Brest (Finistère) le 3 avril 1936. Engagé volontaire pour cinq ans, le 17 juillet 1936, à l’intendance militaire de Brest au titre du corps des Équipages de la Flotte à Brest, il fut incorporé le 3 avril 1936. Promu le 1er janvier 1941 quartier-maître électricien, il fut congédié le 1er janvier 1942. Il exerça la profession d’électricien et habita en dernier lieu 82 rue du Bourbonnais à Lyon (IXe arr.).
Il fut résistant dans le service de liaison du mouvement Franc-tireur sous le pseudonyme de Riquet. Il intégra ce mouvement en 1942 dans la Loire où il habitait à l’époque. Il fut responsable de l’impression, de la propagande et de la diffusion du journal Franc-tireur pour la région. Il transporta des journaux, des tracts, des armes, des munitions, du matériel et des explosifs. Lors de ses missions, il échappa certaines fois de peu à des arrestations, notamment, le 22 mai 1943, alors qu’il acheminait 2 000 journaux Franc-tireur à Saint-Étienne (Loire), et le 8 juillet 1943, alors qu’il transportait 10 000 tracts.
Le 26 octobre 1943, la Sipo-SD l’appréhenda avec deux imprimeurs du journal Franc-tireur, Jean-Pierre et Maurice Percet, dans leur local du 19 rue Cuvier (VIe arr.). Les Percet avaient été dénoncés par une femme que Jean-Pierre Percet hébergeait dans son imprimerie, suite à la destruction de son appartement par un incendie. Henri Mazuir fut torturé et interné à la prison Montluc (Lyon), cellule 75.
Le 14 décembre 1943, le tribunal militaire allemand qui siégeait au fort Montluc le condamna à mort avec Jean-Pierre Percet et Maurice Percet pour avoir favorisé l’ennemi.
Les Allemands les fusillèrent le 21 décembre 1943 sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua.
Retrouvé dans le charnier de la Doua après la guerre, le corps d’Henri Mazuir fut identifié par son épouse le 3 août 1945.
Par Jean-Sébastien Chorin
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 182W64, 3460W3, 3335W22, 3335W6, 1Rp3122, 394W185. – Dominique Veillon, Le Franc-Tireur un journal clandestin, un mouvement de Résistance 1940-1944, 1977. – Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours 2824 engagements, 2003.