DAIKHOWSKI Henri

Par Daniel Grason

Né le 6 octobre 1917 à Paris (XIIe arr.), fusillé après condamnation le 4 juin 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; électricien ; jeune communiste ; résistant du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.

Fils de Samuel, cordonnier, et de Rebecca, née Winagrad, ménagère, Henri Daikowski habita 58 rue des Poissonniers à Paris (XVIIIe arr.), puis 9 rue de Flandre (XIXe arr.), il exerçait le métier d’électricien. Était-il membre des FTP ? Il agressa un soldat allemand et le tua. Incarcéré, il comparut le 29 mai 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour meurtre, il fut passé par les armes le 4 juin 1942 au Mont-Valérien.
Son corps fut inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans la 39e division du cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Sa mère Rébecca Daikhowski, née en 1890 à Slonim (Russie), vivait au 58 rue des Poissonniers. Elle fut arrêtée et internée au camp de Drancy réservé aux Juifs. Le 29 juillet 1942 elle fut déportée sans retour par le convoi no 12 à destination d’Auschwitz (Pologne).
Après la Libération, une plaque fut apposée sur la façade du 58 rue des Poissonniers : « Ici vécut Daikhowski Henri, résistant fusillé par les nazis le 4 juin 1942.
Henri Daikhowski a été homologué combattant de la Résistance intérieure française (RIF), mouvement Front national.

Un témoignage de Michel Strulovici
« Le 4 juin 1942, à midi, mon oncle Henri Daikhowski a été fusillé au Mont Valérien par les troupes d’occupation. Il avait été condamné à mort par un tribunal militaire allemand quelques semaines auparavant. Il avait attaqué, avec son groupe des Jeunesses communistes dont il était le responsable, un groupe de militaires ennemis en plein jour rue Duhesme dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Blessé, il parvient à s’échapper mais il est arrêté par un policier français du commissariat du XVIIIème. Torturé, il ne parlera pas. »

« Au Procès, il déclare assumer seul son action. Il sera le seul condamné à mort du groupe. À l’officier allemand, présidant le tribunal, qui lui demande si, il a quelque chose à ajouter, il déclare : « Je n’ai qu’un regret, c’est de ne pas vous en avoir tué plus. » Ce seront ces dernières paroles publiques. Dans sa dernière lettre écrite quelques moments avant son exécution, il nous dit : « Adieu, il est midi et on m’attend. ADIEU MAMAN, ADIEU PAPA. Bons baisers à tous. VIVE LA FRANCE. »

« Le 16 juillet 1942, sa mère, ma grand-mère, a été arrêtée par la police française au cours de la rafle dite du Vel d’Hiv. Elle sera assassinée le 4 août 1942, à son arrivée à Auschwitz. En cet anniversaire funeste, je pense, toute ma famille pense à eux. Ni oubli. Ni pardon. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157643, notice DAIKHOWSKI Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 mars 2014, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : AVCC, Caen, Boîte 5/B VIII dossier 3, Liste S 1744-323/42 (Notes Thomas Pouty). – Bureau Résistance GR 16 P 154607. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XIIe arr.).

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