DE MAISTRE Xavier

Par Gérard Fournier

Né le 29 août 1902 à Beaumesnil (Eure), fusillé le 13 novembre 1943 au stand du Madrillet à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; marchand de bestiaux ; résistant, membre du réseau Buckmaster Jean-Marie.

Marié et père de deux enfants, le comte François-Xavier de Maistre fut domicilié à Saint-Martin-du-Mesnil-Oury (Calvados) où il exerça la profession de marchand de bestiaux.
Ami intime du pasteur Orange de Lisieux, rencontré lors d’une réunion de la Société historique de la ville avant la guerre, c’est par ce dernier qu’il entra, au début de 1942, dans le réseau de Résistance Jean-Marie. Domicilié à Saint-Martin-du-Mesnil-Oury (Calvados), marié et père de deux garçons, sa profession de marchand de bestiaux lui permit de circuler sans difficulté dans la Zone côtière interdite, grâce à un Ausweis obtenu des autorités allemandes pour les besoins du ravitaillement.
Chaque semaine, il rendit visite en moto à Trouville (Calvados) à Paul Besson, le sous-directeur de l’usine à gaz, qui ne pouvait se déplacer en raison de ses activités professionnelles. Par le même moyen, il se rendit régulièrement à Honfleur (Calvados) pour épauler et conseiller le professeur de collège Albert Manuel, responsable du réseau Jean-Marie. « Entre ces trois hommes, De Maistre, Manuel, Besson, naîtra une franche et solide amitié », écrit Gaëtane Bouffay dans ses notes personnelles rédigées après la guerre. De retour de ses tournées d’inspection sur la côte, il rendit compte de ses missions de liaison et de collecte de renseignements à Roland Bloch, le responsable du secteur de Lisieux (Calvados), que le docteur Paul Hautechaud de Fervaques avait choisi comme l’un de ses principaux lieutenants.
À la suite de l’attentat manqué, le 4 septembre 1943, contre le délégué cantonal du Rassemblement national populaire (RNP) de Trouville, Louis Laplanche, puis de l’évasion rocambolesque de deux résistants du réseau : Dobert et Capron, trois jours plus tard, qui réussirent à tuer le chauffeur allemand qui les emmenait à Caen (Calvados), la Sipo-SD lança un vaste coup de filet sur Lisieux et ses environs.
François-Xavier de Maistre fut arrêté le 5 selon des témoignages fiables ou 6 ou 8 octobre (selon les archives) par la Sipo-SD, alors qu’il rentrait à moto d’une mission d’inspection sur la côte. Sur lui, les policiers allemands saisirent un message qu’ils n’eurent aucun mal à déchiffrer.
Interné à la maison d’arrêt de Caen, en même temps que ses amis Besson et Manuel, il fut transféré avec eux, le 8 novembre, à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Condamné à mort le 10 novembre 1943 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 517, il a été fusillé le 13 novembre, au stand de tir du Madrillet, à Grand-Quevilly, à 7 h 58, pour « activité de franc-tireur ».
Il est exécuté en même temps que René Capron, Albert Manuel, Robert Martin*, Maurice Fromont et Paul Besson.
Lieu d’exécution et de mémoire : Stand de tir du Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Maritime)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157699, notice DE MAISTRE Xavier par Gérard Fournier, version mise en ligne le 4 février 2015, dernière modification le 30 septembre 2022.

Par Gérard Fournier

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Archives du ministère de la Défense, DMPA : LA 10542, arrestations opérées par les autorités allemandes dans le mois d’octobre 1943. Notes inédites de Gaëtane Bouffay sur les membres et l’activité du réseau Jean-Marie, sans date. – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime, 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés et massacrés de la Résistance en Seine-Maritime, 1994. — J. Quellien (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable