Par Christian Lescureux
Né le 2 novembre 1921 à Calais (Pas-de-Calais), fusillé le 12 juillet 1943 à Arras (Pas-de-Calais) ; barman ; résistant.
Fils de Laurent Le Bihan, aiguilleur à la SNCF (incarcéré à Loos-lès-Lille suite à l’inculpation de son fils) et de Maria (née Lebon), Jean Le Bihan était l’aîné des trois enfants d’une famille catholique. Il fit ses études dans un pensionnat privé de Calais. Il épousa le 22 août 1942, Germaine (née Clipet), dont il eut un enfant.
Il organisa chez son père, en septembre 1940, une réunion anticommuniste et anti-allemande.
Représentant de commerce puis barman dans un café de Calais, le Cabaret montmartrois, tenu par Giannoni, sujet italien lui-même arrêté par les autorités allemandes pour vols et trafics, Jean Le Bihan aurait été dénoncé aux Allemands avec une dizaine de résistants pour avoir hébergé des soldats anglais. Il fut arrêté à Paris le 30 janvier 1943 et incarcéré à la maison d’arrêt Saint-Nicaise à Arras.
Condamné à mort 23 juin 1943 par le tribunal militaire d’Arras (OFK 670), pour détention illicite d’armes et appel en faveur de l’ennemi, Jean Le Bihan a été fusillé le 12 juin 1943 à 18 h 37 dans les fossés de la citadelle d’Arras.
L’évêque d’Arras avait sollicité du président Pierre Laval une intervention pour obtenir des autorités allemandes une mesure de clémence en faveur du condamné. Malgré une grâce accordée par Berlin, il fut exécuté.
Par Christian Lescureux
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5022/1 et 51 j/6. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 237. – Mémorial des fusillés d’Arras (Le Bihan y est inscrit comme « instituteur »).—Photo communiquée par René Lesage, 2020.