NAIN Adrien

Par Claude Pennetier

Né le 5 mars 1886 à Jully (Yonne), fusillé comme otage le 20 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; policier ; socialiste.

Fils d’Eugène Nain, facteur rural, et de Lucie Fleury, couturière, Adrien Nain, s’était marié une première fois le 17 janvier 1914 à Montot (Haute-Marne) avec Marie Louise Hudelot, puis le 12 septembre 1937 à Paris (XIIe arr.) avec Hélène Lechartier.
Incorporé au 1er régiment de dragons le 1er octobre 1907 alors qu’il était boucher, domicilié à Champigny (Yonne), il fut réformé le 27 avril 1909. Mobilisé au 7e régiment de dragons, il fut réformé le 9 mars 2015. Il se porta volontaire pour la durée de la guerre comme secrétaire comptable le 2 septembre 1917, son engagement fut résilié par l’autorité militaire le 28 janvier 1918 et il fut réformé définitif avec pension permanente de 40%.
Attaché à la Sûreté nationale, il fut arrêté par la police française le 19 mai 1941 comme « communiste, auteur de tracts communistes, détenteur d’armes ». En fait, il était socialiste et membre de la 22e section de la SFIO, mais il est possible qu’il ait coopéré avec des communistes. Il fut condamné par un tribunal militaire allemand pour détention d’armes à un an et cinq mois de détention.
Interné à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) du 19 mai 1941 au 6 juin 1941 puis à la prison du Cherche-Midi (Paris, VIe arr.) du 6 juin 1941 au 30 juin 1941 et à la prison de Villeneuve Saint-Georges du 30 juin 1941 au 19 septembre 1941, il passa une nuit à la prison de la Santé.
Le 16 septembre 1941 le capitaine Scheben fut tué de deux coups de revolver, boulevard de Strasbourg à Paris (Xe arr.) ; en représailles Adrien Nain a été fusillé comme otage au Mont-Valérien le 20 septembre 1941 avec onze autres prisonniers dont six communistes Antoine Hajje, Georges Pitard, Michelis Rolnikas, René Anjolvy, Pierre Guignois et Francis Herpin. Deux des cinq autres fusillés Daniel Loubier et Maurice Peureux étaient incarcérés pour détention d’armes ; deux autres Victor Marchal et Roger Peyrat étaient détenus pour agression contre des soldats allemands. Enfin Georges Masset était un prisonnier de droit commun. Un avis, signé Von Stülpnagel, commandant des troupes allemandes en France, daté du 20 septembre fut publié le 22 septembre en page une des journaux collaborationnistes Le Matin et Le Petit Parisien avec les douze noms et un avertissement : « J’attire l’attention sur le fait qu’ en cas de récidive, un nombre beaucoup plus considérable d’otages serait fusillé ». L’« Avis » voisinait avec le compte rendu des obsèques du capitaine Scheben qui s’étaient déroulées la veille en l’église de la Madeleine (Paris, VIIIe arr.).
Adrien Nain fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 20 septembre 1941 division 39, ligne 4, n° 12 puis transféré le 14 octobre 1947 à Ancy-le-Franc (Yonne).

Adrien Nain fut reconnu « Mort pour la France » par le ministère des Anciens Combattants le 15 avril 1947.
Son nom a été gravé sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le mémorial aux fusillés et déportés à Auxerre (Yonne) ; il figure aussi sur les plaques commémoratives 1939-1945 de la mairie de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157763, notice NAIN Adrien par Claude Pennetier, version mise en ligne le 1er avril 2014, dernière modification le 10 septembre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – État civil en ligne FRAD089_ 5MI0493_ 0002_ 0015. — Le Matin et Le Petit Parisien, 22 septembre 1941. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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