DROUHOT Albert, Gaston

Par Daniel Grason, Gérard Larue

Né le 19 avril 1911 à Paris (XVIIe arr.), fusillé le 10 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; garde-voies ; résistant FTPF.

Marié, père de deux enfants, Albert Drouhot vivait à Goussainville (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). En 1939, il fut mobilisé comme sergent de réserve. Sa profession de garde-voies dans la ville où il habitait lui permettait de donner des renseignements aux FTP de la ville. Il permit ainsi la réalisation de sabotages de voies ferrées et indiqua que des revolvers étaient dans le local des gardes-voies. Le 15 août 1943 vers 12 h 45, Pierre Lorgnet pénétrait dans le local des gardes-voies, avec notamment Jean Camus et Louis Furmanek, ils chloroformaient les deux gardiens dont Albert Drouhot très légèrement. Onze revolvers furent récupérés.
À l’issue d’une opération ratée à la mairie de Roissy-en-France le 31 août 1943, les FTP furent repérés, encerclés par une quarantaine de soldats allemands dans Goussainville. Des coups de feu furent échangés. Émile Réaubourg, Galo Bordèje et Pierre Lorgnet furent arrêtés. Les interrogatoires du Sonderkommando IV de la police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD) eurent lieu 11 rue des Saussaies (VIIIe arr.), puis par un inspecteur de la Sûreté française, enfin par le commissaire de la BS2.
Le 11 septembre 1943, les policiers de la 1re Brigade mobile de la police de sûreté interpellaient Albert Drouhot. Incarcéré à la prison de Fresnes, il comparut le 29 février 1944 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « actes de franc-tireur », Albert Drouhot fut passé par les armes le 10 mars au Mont-Valérien en même temps que Maurice Charpentier, Galo Bordèje, Charles Delagarde, Pierre Lorgnet et Louis Furmanek.
L’abbé Franz Stock qui assistait les condamnés écrivit le 10 mars :« Vendredi 10.3.44, 7 exécutions, Visites à Fresnes, 3e division. Puis 7 exécutions l’après-midi : Bordeje Galo 1919 ; Lorgnet Pierre 1921 ; Réaubourg Emile 1919 ; Charpentier Maurice 1919 ; Delagarde Charles 1913 ; Drouhot Albert 1911 ; Furmanek Louis 1926 ; se sont confessés et ont communié tous les 7, alors que, communistes, ils oeuvrent pour la cause. Enterrés à Ivry. »

Son corps fut restitué à sa famille le 24 novembre 1944 qui le fit inhumer dans le carré militaire du cimetière communal de la ville de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) où elle demeurait. Son nom figure sur le monument aux morts de Gonesse. Le ministère des Anciens Combattants le reconnut comme sergent FFI et lui attribua la mention « Mort pour la France ».
Une rue de Gonesse porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157848, notice DROUHOT Albert, Gaston par Daniel Grason, Gérard Larue, version mise en ligne le 1er avril 2014, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Daniel Grason, Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo., BA 2116, BS2 carton 36 (transmis par Gérard Larue). – DAVCC, Caen Boîte 5, Liste S 1744-140/44 (Notes Thomas Pouty). – Arch. mun. Levallois-Perret. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb.

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