BARON Raoul, Roger

Fils d’Adolphe Bernard Baron, mécanicien et d’Adolphine née Caby, sans profession, Raoul Baron eut une adolescence agitée, fut condamné en janvier 1925, à quatre mois de prison avec sursis pour « recel ». Bien que de la classe 1927, il signa en 1925 un engagement de cinq ans dans l’armée. Affecté en Syrie, il acquit une formation de mitrailleur, devint sergent, il contracta le paludisme. Il demeura à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis).
Il épousa le 7 décembre 1929 en mairie du Xe arrondissement Jeanne Chezeaud, fleuriste, née le 29 avril 1910 à Paris (XIe arr.), dix-neuf ans, domiciliée 12 bis rue de la Petite-Pierre avec sa mère. Elle était la fille de Jean Chezeaud, décédé et de Marie Caroline Schaeffer, couturière, présente et consentante. Les futurs époux, la mère de la future épouse déclarèrent qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage. Ils déclarèrent l’un après l’autre se prendre pour époux en présence de deux témoins majeurs Marie Perruchet, employée de banque et Marcel Duranton.
Il divorça vécut avec une amie mère de deux enfants : Jean et Claude, deux enfants naquirent Jacques en 1933 et Solange en 1938. La famille demeura à l’hôtel Choffat, 114 rue Jean-Jaurès, puis en location dans un pavillon en bois au 105 avenue Jean-Jaurès à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Volontaire en Espagne républicaine, il s’engagea au centre de recrutement de la rue Mathurin-Moreau, (XIXe arr.) le 13 août 1936. Il partit quelques mois plus tard, arriva en terre espagnole le 21 décembre 1936. Incorporé dans la XIVe Brigade internationale, nommé lieutenant, il combattit sur les différents fronts où était engagée la brigade. Blessé à plusieurs reprises, hospitalisé à l’hôpital de Linarès, il fut trépané, trois balles étaient extraites de la région des reins. Pendant son séjour en Espagne, il fit tatouer sur un avant-bras « Espagne ».
Rapatrié, fréquemment sujet à des crises de paludisme et souffrant des reins, rapatrié, Raoul Baron exerça le métier de monteur électricien, travailla du 18 novembre 1937 au 7 janvier 1938 chez Forclum au Raincy, puis chez Daphy à Paris IIIe arr. jusqu’à sa mobilisation le 26 août 1939. Il prit part aux combats avec le grade de sergent au 201e Régiment d’infanterie. Fait prisonnier, interné au camp 24 702, stalag 20 B 94, il était libéré le 9 juillet 1941 en raison de ses charges familiales. Il travailla du 27 août au 30 septembre 1941 pour l’entreprise Ferrez & Lambert au camp de d’Avord près de Bourges (Cher).
Militant communiste connu, les policiers de la circonscription du commissariat des Lilas se présentèrent trois fois à son domicile : 21 mars 1940, 24 août 1941 et 21 octobre, les perquisitions furent infructueuses.
Raoul Baron travailla comme terrassier pour l’entreprise de travaux publics Desplat et Lefebvre à Beauvais (Oise), en poussant un wagonnet, il se blessa le 13 janvier 1942. Son état nécessita plusieurs jours de soins. Affabulateur, intempérant, parfois violent, il laissa entendre à une femme qu’il avait tué un officier de marine allemand. Celle-ci prit certainement peur. La police secrète de campagne allemande, Geheime Feldpolizei (GPF) l’apprit, auditionna Fernande R. qui recueillie les propos de Baron.
Le Kommando pour crimes capitaux de la GPF adressa son signalement au commissaire divisionnaire Baillet de la direction des Renseignements généraux.
La GPF appréhenda Raoul Baron le 29 avril 1942, matricule 4131, il fut interné au Frontstalag 122 à Compiègne (Oise), dont probablement il s’évada.
En novembre 1944, dans un quotidien il était écrit : « Marthe Binder, née Soufflet, qui dans la nuit du 6 au 7 novembre 1944, à Romainville, provoqua la mort de son ami, le capitaine F.F.I. Raoul Baron, comparaît cet après-midi devant la cour d’assises de la Seine présidée par M. Leser. »
« L’accusée, dont le mari était prisonnier, avait connu Baron au début de 1944, alors que pourchassé par la Gestapo il lui avait demandé asile. La liaison qui s’ensuivit fut bientôt troublée. Marthe soupçonnant Baron de la tromper décida de tuer son ami et de se suicider. »
« Au cours de la nuit elle arracha le tuyau du réchaud à gaz, se recoucha et s’endormit. À son réveil elle était à demi asphyxiée, mais son compagnon était mort. »
« Marthe Binder examinée au point de vue mental a été reconnue partiellement irresponsable de ses actes. »
L’acte de naissance de Raoul Baron ne porte pas mention de son décès.