BARRUEL Yvonne, Philippine

Par Jacques Girault

Née le 4 juin 1922 à Saint-Sernin (Ardèche), morte le 22 novembre 2017 à Cruas (Ardèche) ; institutrice ; militant syndicaliste, membre du bureau national du SNI (1955-1960) ; militante communiste.

Célina Ville, Andrée Gamondès et à droite Yvonne Barruel
Célina Ville, Andrée Gamondès et à droite Yvonne Barruel

Fille d’un cultivateur communiste, Yvonne Barruel reçut les premiers sacrements catholiques, fréquenta l’école catholique de filles de son village avant de devenir en 1931 élève de l’école publique laïque. Elève de l’école primaire supérieure, elle fut reçue à l’Ecole normale d’institutrices et effectua sa scolarité au lycée de filles de Tournon. Bachelière (philosophie) en 1943, elle devint institutrice en octobre 1944. Elle exerça dans des communes de l’Ardèche, Largentière (1944-1945), Rochecolombe par Voguë (1945-1950), Saint-Montant-le-Barrage (1950-1953), puis Cruas jusqu’à sa retraite comme directrice de l’école maternelle en 1978.

Yvonne Barruel adhéra au SNI en octobre 1946 et fut élue au conseil syndical de la section départementale en 1948-1949 sur la liste "cégétiste". Elle était aussi membre du bureau départemental de la FEN-CGT jusqu’en 1954. Elle avait été élue dès la fin des années 1940 à la commission administrative paritaire départementale. En juillet 1954, la liste "cégétiste" l’emporta sur celle des "Amis de L’École émancipée". Elle devint alors secrétaire de la section du SNI en octobre 1954 et conserva cette responsabilité jusqu’en juillet 1956. Elle resta par la suite membre du bureau syndical.

Membre du comité technique paritaire, élue en 1951 au Conseil départemental de l’enseignement primaire, elle en démissionna à la fin de 1953 pour protester contre la politique gouvernementale répressive et antilaïque et fut réélue en janvier 1954. Déléguée au congrès national, le 21 juillet 1955, elle affirma qu’en matière de défense laïque, le SNI était un trait d’union entre les syndicats et les partis.

Membre du bureau national du SNI, le 27 janvier 1956, elle fut désignée pour les commissions des questions administrative, des jeunes, de la propagande, de la culture populaire, des finances. Candidate à la fin de 1957 en cinquième position sur la liste « Pour l’unité, la démocratie et l’efficacité du SNI », élue, elle fut élue à la commission administrative et celle des finances. Elle présida la journée pédagogique du SNI, le 5 juillet 1959 sur le thème « Les différents aspects du rôle de l’institutrice d’école maternelle ». À nouveau candidate au bureau national sur la liste « Pour l’unité, la démocratie et l’efficacité du SNI », elle ne fut pas réélue, le 26 décembre 1959, arrivant en sixième position sur la liste qui n’eut que cinq élus. Mais elle retrouva sa place au BN après la démission d’Ernest Denoize. Le 5 janvier 1961, L’École libératrice annonça son retrait du BN « pour des raisons strictement familiales ». En décembre 1961, elle figurait en quinzième position sur la liste « Le prestige du SNI dépend d’une orientation correcte et ferme et de la vraie démocratie syndicale ». En novembre 1963, elle signa le texte de soutien pour les candidats au bureau national de la liste « Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort ». En décembre 1965, elle était à nouveau candidate sur cette liste en quatorzième position. Elle fut à nouveau candidate en décembre 1967.

Membre de l’Union des jeunes filles de France à Largentière en 1944-1945, Yvonne Barruel adhéra au Parti communiste français en octobre 1945 à Saint-Sernin. Elle fit partie des bureaux de plusieurs sections communistes, notamment Villeneuve-de-Berg en 1948-1949 et de Bourg-Saint-Andéol en 1952. Elle suivit les cours d’une école fédérale (29 août-11 septembre 1948). Membre du comité de la fédération communiste depuis 1950, elle fit partie de la commission de l’enseignement et s’occupa de diffuser L’École et la Nation. Elle fut élève du stage pour instituteurs communistes organisé par le PCF en septembre 1952. A la fin, le directeur notait dans son appréciation, "très bon travail à l’école. Bon esprit de parti. Un peu trop chargée de tâches. Devrait pouvoir étudier plus". En effet, à cette époque, elle faisait aussi partie du bureau départemental de l’Union des femmes françaises jusqu’au début des années 1960. Après avoir envisagé de la désigner comme directrice adjointe du stage central des instituteurs en 1954 et en 1956, en 1957, le secrétariat du PCF lui confia cette responsabilité pour le stage des 8-21 septembre.

Membre du comité de la fédération communiste jusqu’en janvier 1994, elle entra au bureau fédéral en 1978 (responsable de l’éducation, des écoles et des stages fédéraux) et au secrétariat (organisation, vie du Parti) en 1982-1989. Elle suivit notamment les luttes de mineurs de Penaroya et l’activité des cellules communistes des travailleurs du bâtiment, des travaux publics et de l’EDF pendant la construction de la centrale nucléaire de Cruas.

Retraitée, Yvonne Barruel, adhérente au SNUipp-FSU, militait toujours au sein du PCF et avec le comité de Cruas, créé en 1987, du Secours populaire français en 2007.

La crémation à Lavilledieu précéda l’inhumation dans le tombeau familial à Saint-Sernin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15790, notice BARRUEL Yvonne, Philippine par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 13 septembre 2021.

Par Jacques Girault

Célina Ville, Andrée Gamondès et à droite Yvonne Barruel
Célina Ville, Andrée Gamondès et à droite Yvonne Barruel

SOURCES : Arch. Parti communiste français. — Renseignements fournis par l’intéressée.

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