PIÉRART Léontine, Albertine, Marie [épouse MICHELIN]

Par André Caudron

Née le 6 novembre 1907 à Lille (Nord), décédée le 18 mai 2009 à Courbevoie (Hauts-de-Seine) ; employée de bureau ; permanente de la JOCF (1935-1937).

Fille d’Alfred Piérart, contremaître, athée convaincu et socialiste, mort à la guerre, et de sa femme, née Marie Adolphine Vanderstraeten, couturière, de religion catholique, Léontine Piérart fut adoptée par la nation suivant jugement du tribunal civil de Lille du 11 décembre 1919. Après le certificat d’études primaires, elle devint employée de bureauet, dès 1928, elle fut une des premières adhérentes de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF), dans la section de Lambersart (Nord). De 1935 à 1937, le mouvement la nomma permanente avec la responsabilité d’une partie de la région Nord-Pas-de-Calais-Somme. Elle collaborait alors au journal Jeunesse ouvrière et elle participa en 1937 au congrès national. Elle quitta ensuite le mouvement « pour limite d’âge » et reprit sa vie professionnelle dans une caisse d’assurances sociales.
En 1941, par l’intermédiaire du gouvernement, la JOCF lui confia la direction d’un centre de jeunes chômeuses à Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise), mais n’ayant pas commenté le message du maréchal Pétain contre les juifs, elle dut passer en conseil de discipline et celui-ci la renvoya pour « manque de loyalisme ». Elle entra en 1942 à l’Aumônerie des prisonniers où elle retrouva Georges Quiclet, un des fondateurs de la JOC, et l’abbé Jean Rodhain. Elle partit ensuite pour Berlin comme « volontaire » avec l’accord du jésuite Jean Guichard, aumônier national de la JOCF. Avec deux autres jocistes, ainsi que l’abbé Manche, de Besançon, elle fut appelée à former l’équipe d’action catholique féminine auprès des femmes françaises travaillant dans la capitale germanique. Chacun des vingt camps de femmes et jeunes filles avait une responsable, veillant au soutien moral dans les usines, les hôpitaux, les lieux de loisirs, pour y entretenir « un esprit français et chrétien », selon l’expression employée par Léontine Piérart dans une brochure publiée à son retour à Paris, à la fin de la guerre.
Devenue ensuite permanente syndicale à la CFTC, elle épousa à Courbevoie (Seine), le 10 janvier 1947, André Michelin qu’elle avait connu en Allemagne. Elle mourut à un âge très avancé après avoir milité à l’Union confédérale des retraités CFDT de sa commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157915, notice PIÉRART Léontine, Albertine, Marie [épouse MICHELIN] par André Caudron, version mise en ligne le 6 avril 2014, dernière modification le 6 avril 2014.

Par André Caudron

ŒUVRE : Témoignages – Une expérience d’Action catholique féminine française en Allemagne en 1943-44-45, brochure, Paris, 1945.

SOURCES : Jocistes dans la tourmente, Paris, Éd. Témoignage chrétien/Les Éditions ouvrières, 1989, p. 146. — Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporain, 4, Lille-Flandres, Beauchesne, 1990. — État civil de Lille.

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