ROQUEFORT Roger, Alfred [« Alfred Raoul », pseudonyme de clandestinité]

Par André Balent

Né le 19 octobre 1923 à Millas (Pyrénées-Orientales), mort le 27 juillet 1944 à Marquixanes (Pyrénées-Orientales) , abattu par le chef adjoint de la SD-SIPO de Prades (Pyrénées-Orientales) ; agriculteur à Millas ; communiste clandestin ; FTPF du maquis Henri-Barbusse du Canigou.

Stèle de Marquixanes (Pyrénées-Orientales) édifiée sur le lieu où fut abattu Roger Roquefort, sur le bord de la RN 116 à Marquixanes (Pyrénées-Orientales)
Stèle de Marquixanes (Pyrénées-Orientales) édifiée sur le lieu où fut abattu Roger Roquefort, sur le bord de la RN 116 à Marquixanes (Pyrénées-Orientales)
Photographie : André Balent, 7 avril 2017

Roger Roquefort, militant clandestin du PCF et FTPF habitait à Millas, rue Voltaire. Il fit partie des FTPF roussillonnais qui rejoignirent le maquis Henri-Barbusse, établi dans le massif du Canigou en juin 1944 (Voir : Batlle Simon, Mestres Gilbert, Panchot Barthélemy, Panchot Julien).

Le 27 juillet 1944, Roquefort faisait partie d’un groupe de sept (ou huit selon les sources) maquisards FTPF du maquis Henri-Barbusse qui effectuaient avec une camionnette des « réquisitions » (ou « livraisons ») à des fins de ravitaillement dans des villages du versant nord du Canigou (Conflent). Les maquisards venaient aussi de récupérer des camions allemands. À Marquixanes, alors qu’il avaient réquisitionné une boulangerie, ils tombèrent sur une patrouille de quatre douaniers allemands en automobile (ou huit véhicules selon d’autres sources : Camille Fourquet, chef départemental des MUR et président du CDL) qui arrivaient en sens inverse. Un affrontement armé eut lieu. Les FTPF, se replièrent. Roquefort fut blessé. Il venait de rentrer dans le jardin d’une maison riveraine juste en face la gare SNCF. La police allemande de Prades et les gendarmes se rendirent sur place. Le chef adjoint de la SIPO-SD de Prades, Walter Wiese, acheva Roquefort avec son pistolet mitrailleur. En 1953, il fut condamné au procès de Bordeaux (Gironde) à trente ans de travaux forcés.

Ss obsèques à Millas rassemblèrent beaucoup de monde en dépit de la présence allemande et de collaborationnistes de la Milice ou du PPF dans la localité. Sur son cercueil, on avait écrit en grosses lettres : "Mort pour la France". Le Roussillon, l’hebdomadaire départemental de L’Action française qui publia un court article relatant l’événement dans son édition du 5 août 1944 qualifiait Roquefort de "communiste" et expliquait qu’il avait été tué alors qu’il dévalisait une boulangerie avec des maquisards.Il fut inhumé à Millas.

Son nom figure sur les monuments aux morts de Millas et de Marquixanes. Il y a une plaque commémorative à Marquixanes à l’endroit où est tombé Roger Roquefort. ("Gloire à notre ami Roquefort Roger martyr de la Résistance du maquis Henri Barbusse FTPF tué le 27 juillet 1944 par les Allemands"). Une autre plaque commémorative a été apposée à Millas, son village natal. Il y a une avenue Roger Roquefort à Marquixanes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157921, notice ROQUEFORT Roger, Alfred [« Alfred Raoul », pseudonyme de clandestinité] par André Balent, version mise en ligne le 6 avril 2014, dernière modification le 8 août 2022.

Par André Balent

Stèle de Marquixanes (Pyrénées-Orientales) édifiée sur le lieu où fut abattu Roger Roquefort, sur le bord de la RN 116 à Marquixanes (Pyrénées-Orientales)
Stèle de Marquixanes (Pyrénées-Orientales) édifiée sur le lieu où fut abattu Roger Roquefort, sur le bord de la RN 116 à Marquixanes (Pyrénées-Orientales)
Photographie : André Balent, 7 avril 2017

SOURCES : Ramon Gual & Jean Larrieu, II b, De la résistance à la Libération, 1998, p. 717, 734, 744-752 (rapport de gendarmerie). — Jean Larrieu, Vichy, L’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, 1994, pp. 311-312 . — Georges Sentis, Dictionnaire biographique des résistants et des civils des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Éditions M / R, 2012, 28 p. [p. 15] . — Raoul Vignettes*, Ces rues qui nous interpellent, Saint-Estève, Presses littéraires, 1999, 47 p. [p. 30]. — Le Roussillon, 5 août 1944.

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